L'expert en développement et en gestion des ressources à la Faculté des Sciences de Tunis, Hassine Rehili a signalé, jeudi 30 mars 2023, sur les ondes de Shems FM, que la situation hydrique en Tunisie est très critique et que le pays figure dans la liste rouge en termes de stress hydrique. « Cette situation résulte d'une crise structurelle. Actuellement, nous sommes dans la liste rouge, en raison d'un retard de 30 ans, en 1995 la Tunisie avait été classée parmi les 27 pays menacés par le stress hydrique. A l'époque, l'extraction d'une grande quantité d'eau dépassait de loin la capacité de l'énergie renouvelable » a affirmé l'expert avant d'ajouter : « ceci s'ajoute au nouveau phénomène météorologique et aux changements climatiques actuels avec une dégradation importante du niveau des précipitations saisonnières et géographiques ».
Hassine Rehili a assuré « aujourd'hui, nous avons atteint le stade de la pénurie d'eau. Cette ressource est devenue très rare, et le citoyen se trouve face à une réelle situation de pauvreté en eau ». Et au professeur de révéler : « cette affaire a été excessivement exposée cette année en particulier, en raison d'un déficit sans précédent des réserves des barrages ». Citant l'exemple du barrage de Sidi Salem qui constitue le plus grand barrage du pays, Hassine Rehili a signalé « le taux de remplissage n'a pas dépassé 17 % ! Les réserves du barrage n'avaient jamais autant baissé depuis son entrée en exploitation ». En réponse au commentaire du journaliste Malek Khaldi concernant le taux de remplissage des barrages à travers le pays, qui s'élève à 30 %, l'intervenant a expliqué « 30 % est un taux très faible, ça ne dépasse pas les sept cents millions mètres cube ». « En 2017, nous avons souffert de la sécheresse avec le même taux de remplissage, en termes d'approvisionnement en eau potable ainsi que l'eau dédiée pour les périmètres irrigués » a rappelé Hassine Rehili.
L'expert en développement et en gestion des ressources a également réaffirmé : « les autorités concernées sont en devoir de communiquer les chiffres à l'opinion publique et d'avertir au préalable les citoyens et tout consommateur des perturbations dans la distribution d'eau ». Il a également mis en garde contre le stress hydrique durant l'été qui sera la saison de la soif par excellence, en vue des fortes températures.