L'ambassadeur de France à Tunis, André Parant, a affirmé, samedi 25 mars 2023, que son pays est prêt à décaisser une enveloppe de 250 millions d'euros pour aider la Tunisie à combler son gap budgétaire. C'est ce qui est ressort des déclarations du diplomate français dans une interview accordée à l'agence Tap. André Parant a précisé que la France est disposée à couvrir le besoin de financement résiduel de la Tunisie, au titre de 2023 et 2024, à condition de la mise en œuvre « effective » du plan de réformes présenté au Fonds monétaire international (FMI). Les réformes en question concernent le redressement des entreprises publiques, la maîtrise de la masse salariale et la réforme du système des subventions, lit-on. « Le budget de l'Etat tunisien de 2023 fait apparaître un gap financier estimé entre 1,5 et 1,8 milliard de dollars qu'il faut combler », a souligné l'ambassadeur. Le diplomate a également révélé que si la Tunisie réussit à conclure un accord avec le FMI, 200 millions d'euros seront décaissés, tandis que 50 millions d'euros seront décaissés dès la promulgation de la loi relative aux entreprises publiques. « La conclusion d'un accord de financement avec le Fonds monétaire internationale (FMI) pourrait donner à la Tunisie plus d'assurance et de visibilité quant à sa trajectoire économique et financière », a assuré André Parant. Par ailleurs, il a indiqué qu'à l'image de la majorité de ses partenaires nationaux et internationaux, la France estime que la situation économique et budgétaire de la Tunisie risque d'être extrêmement compliquée, en l'absence d'un accord avec le FMI. « Nous sommes convaincus qu'il n'y a pas de plan b », a-t-il assuré. Commentant les propos du chef de la diplomatie européenne Josep Borrell, M. Parrant s'est exprimé en ces termes : « Je ne sais pas si l'on pourrait parler de risque d'effondrement. Cependant, il y a une forte préoccupation à l'égard de la trajectoire économique et financière de la Tunisie. Personne ne souhaite voir la situation de la Tunisie se dégrader davantage ». La veille, vendredi 24 mars, le président français, Emmanuel Macron, a indiqué, depuis Bruxelles, où se tenait un sommet européen, que la France et l'Italie coopèrent pour aider la Tunisie à dépasser une crise qui inflige une pression migratoire à l'Europe. « En Tunisie, la très grande tension politique, la crise économique et sociale qui sévit en l'absence d'accord avec le Fonds monétaire international, est très préoccupante. Elle conduit à la crise en Tunisie et à une très grande déstabilisation du pays et de la région », avait-il entre-autres déclaré.