Le président de l'Association des magistrats tunisiens (AMT), Anas Hmaidi a assuré que la révocation de la première présidente de la Cour d'appel de Tunis était liée à l'affaire dont fait l'objet l'Union générale tunisienne du travail (UGTT). « C'est à la première présidente de la Cour d'appel d'attribuer les dossiers aux chambres du tribunal… Elle a été contactée par la ministre de la Justice à ce sujet », a-t-il ajouté. S'exprimant à l'occasion de la conférence de presse tenue par la coordination des instances judiciaires à la date du 9 juin 2022, Anas Hmaidi a assuré que la ministre de la Justice, Leila Jaffel, avait essayé de s'ingérer dans l'affaire et d'influencer le cours de la justice. « Elle a appelé la première présidente de la Cour d'appel afin de lui demander d'attribuer l'affaire à une chambre donnée... La première présidente de la Cour d'appel a refusé cette ingérence. Elle a refusé de laisser la ministre de la Justice décider à sa place et exécuter l'agenda de son seigneur ! Oui, je me permets de le dire ! Il s'agit de l'agenda du président de la République. C'est l'exemple type de l'exploitation de la justice à des fins politiques ! », a-t-il révélé. Il a affirmé que la magistrate avait été limogée pour avoir refusé de se soumettre aux instructions de la ministre de la Justice. Il a déclaré que plusieurs sources lui avaient fait part des pressions exercées sur la chambre de la cour d'appel chargée de l'affaire afin de statuer sur ce dossier.