Le directeur de l'unité de production animale de l'Union tunisienne de l'agriculture et de la pêche (Utap), Mnaouer Sghairi, est revenu, jeudi 12 mai 2022, sur la hausse programmée des prix de certains produits agricoles ; le lait, les volailles et les œufs, notamment. Invité de Sameh Meftah dans la matinale de Jawhara FM, il a dénoncé le désengagement politique et l'absence de stratégie nationale pour assurer la souveraineté alimentaire de la Tunisie.
Mercredi, le ministère du Commerce a révélé qu'il était en train d'étudier les prochaines augmentations sur les prix du lait, du poulet et des œufs expliquant que cette décision est, essentiellement, motivée par la hausse des prix des fourrages et des aliments d'engraissement importés.
Les agriculteurs et producteurs de produits agricoles de première nécessité ont, rappelons-le, manifesté leur mécontentement face à la flambée des prix des fourrages et des aliments d'engraissement due, entre autres, à la guerre en Ukraine et l'augmentation des coûts de l'énergie.
Mnaouer Sghairi a affirmé, à ce sujet, que les coûts de production avaient fortement augmenté pour certains produits notant, à titre d'exemple, que les producteurs de lait commercialisent leur production à perte.
Selon le responsable, les coûts de production ont enregistré une hausse de 255 millimes par litre pour le lait, de 45 millimes par unité pour les œufs et de 500 millimes par kilo pour le poulet. « Le lait devrait se vendre à deux dinars le litre et les œufs à 300 millimes l'unité » pour couvrir les charges, a-t-il précisé.
Il a signalé, dans ce même contexte, que la Tunisie s'était engagée depuis les années 70 dans la satisfaction de ses besoins alimentaires à travers l'importation renonçant ainsi à toute politique de souveraineté alimentaire.
M. Sghairi a ajouté que les tentatives de l'Utap de réunir les différentes parties prenantes et œuvrer à l'élaboration d'une stratégie nationale de souveraineté alimentaire avaient, toutes, échoué à cause de l'indifférence de l'Etat, notamment.