Le président de l'instance nationale de protection des données personnelles (INPDP), Chawki Gaddes, est intervenu ce lundi 28 février 2022, dans la matinale d'Express FM présentée par Wassim Ben Larbi, où il a évoqué les projets de Loi de la carte d'identité et passeport biométriques. « Il s'agit d'un feuilleton qui dure depuis 2015. Nous avons pris beaucoup de retard, la carte biométrique doit être introduite » a dit M. Gaddes qui a révélé que le ministère de l'Intérieur a récemment tenté d'accélérer les choses mais que l'Instance, Al Bawsala, a freiné cet élan.
Sur ce point, le responsable explique qu'Al Bawsala n'est pas « contre » le projet en soit mais qu'elle se pose des questions bien légitimes, tel que « comment protéger les données des Tunisiens ? Comment appliquer la Loi et l'article 49 de la constitution ? Le ministère dispose-il de la technologie nécessaire pour protéger ses données. Comment pourrions-nous garantir que ces données ne seront pas utilisées à notre insu et pour d'autres objectifs ? Ces questions se sont déjà pausées en occident et il a été décidé de ne pas réunir les données de tous les citoyens dans une seule structure. Seul nous, voulons faire de la sorte ».
Outre ces nombreuses questions, Chawki Gaddes a expliqué qu'il n'y a aucune raison à ce que « des millions de Tunisiens qui n'ont rien fait, donnent, comme ça sans raison, leurs données personnelles au ministère de l'Intérieur, qui n'a pas la technologie pour les protéger ». « Le passeport biométrique que tout le monde doit avoir en 2024, contiendra une puce sans contact. En revanche, nous préconisons une puce avec contact pour la carte d'identité nationale» a déclaré Chawki Gaddes avant d'ajouter que ce détail « technique » doit être ajouté au texte de Loi. « On devra aussi ajouter que le ministère de l'Intérieur ne doit pas avoir la possibilité de stocker ces données une fois la carte lue » a dit le président de l'INPDP en conclusion.