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Parlez-vous le Kaïs Saïed ?
Publié dans Business News le 02 - 02 - 2022

Il nous aura fallu plus de deux ans d'exercice pour décrypter, à peu près correctement, ce que dit le président de notre République, Kaïs Saïed. En fait, nous y avons été forcés en tant que journalistes, pour tenter de faire notre travail. Mais dans l'opinion publique beaucoup ont décroché et ne supportent même plus sa voix rauque et son ton autoritaire. Il nous en a fallu des efforts pour visionner les 1097 minutes de paroles du président (merci à Falso.tn pour le chiffre).
De tout cela ressort une espèce de guide qui permet de mieux comprendre les paroles du chef de l'Etat.

Quand on dit qu'il existe une crise sociale et économique profonde dans le pays et que les partenaires internationaux n'ont plus confiance dans la capacité du leadership tunisien à en sortir. En Kaïs Saïed ça donne : « Des lobbies investissent dans la crise car c'est leur seul moyen de gouvernance. Concevoir et attiser les crises un peu partout leur permet de créer le climat dans lequel ils prospèrent. Quant aux partenaires étrangers, il faut revenir à la division internationale du travail qui a été opérée par les occidentaux au lendemain de la deuxième guerre mondiale pour comprendre que l'aide du FMI s'inscrit dans un cadre plus global qui souhaite placer la Tunisie à la place de l'élève qui reçoit des leçons. Nous n'accepterons pas cela car la Tunisie est un pays souverain, et ils veulent porter atteinte à cette souveraineté en propageant des rumeurs sur leur propre pays à l'étranger. Ils ont vendu leurs âmes aux services étrangers si tant est ils en ont une ». Vous avez compris ? Evidemment que non.
Mais parfois, cela peut être bien plus simple et bien plus direct. Disons par exemple : Il est nécessaire de tenir un dialogue politique inclusif avec la participation de tous les intervenants pour trouver des solutions communes aux problèmes du pays. En Kaïs Saïed ça donne : « Non, jamais ! ».
Mais ça c'est la partie facile du langage car ça reste dans sphère que le président de la République connait, relativement. C'est quand il s'agit de choses concrètes que l'on mesure l'écart qui le sépare de la réalité des choses. Il faut aussi rappeler que tout cela s'inscrit dans ce qu'il a bien voulu dire tout seul, sans aucune contrainte. Imaginez ce que cela donnerait s'il était sous le feu de questions pointues de l'un des journalistes tunisiens brillants, à qui il n'a jamais daigné parler.

Disons : il existe un réel problème dans les circuits de distribution des produits agricoles, eux-mêmes soumis à une structure de coût volatile, et le tout porte atteinte au pouvoir d'achat du citoyen. En Kaïs Saïed cela donne : « On ne parle plus de circuits de distribution mais de circuits d'affamement. Les lobbies se réorganisent au sein de l'Etat pour le faire exploser de l'intérieur. Mais nous ne laisserons pas faire. Ce qu'ils veulent, eux, c'est abuser du citoyen tunisien et l'affamer. Ils veulent faire payer aux Tunisiens le prix de leur révolution pour les écraser. (Regard sévère vers la ministre du Commerce si elle est dans les parages) La ministre du Commerce a tous les outils légaux en main pour mettre un terme à cela. Et je préviens tous les manipulateurs, je vous ai à l'œil et ne vous amusez pas à jouer avec le pain des Tunisiens. Nous mettrons en place un nouveau décret pour en finir le monopole et la manipulation des prix car nous ne voulons que servir le grand peuple tunisien ». Oui, il n'y a rien de concret dans ce flot de paroles qui ne veulent rien dire sauf ce projet de mise en place de décret. Mais n'importe quel acteur dans n'importe quelle filière agricole de Tunisie pourrait lui dire que c'est la dernière chose à faire et que ça ne résout aucun problème. Mais encore faudrait-il qu'il puisse écouter. Le président a voulu être concret à un moment. Il a débarqué dans un entrepôt de barres de fer, leur prix s'est envolé avant de disparaitre totalement pendant un temps. Il a voulu réguler les prix par une décision du ministère du Commerce ça a fait que le kilo d'escalope de poulet est à 20 dinars et que les œufs, si l'on en trouve, ont vu leur prix augmenter.

Tout le monde a déjà noté, depuis plusieurs mois, la récurrence de ce « eux » qui n'est jamais identifié et n'est jamais connu. C'est en fait une espèce de chimère, ou de grand sac noir, dans lequel le président de la République va mettre tous ses échecs et toute son incapacité à changer ou réformer quoi que ce soit. S'il n'y arrive pas, ce n'est pas parce qu'il n'en a pas la compétence, ni lui ni ceux qui l'entourent, mais c'est parce qu'on l'en a empêché. S'il se trompe lourdement à chaque fois qu'il s'agit de choisir des personnes, ce ne sera pas de sa faute, mais de ceux qu'il a choisis. Kaïs Saïed est un gamin idéaliste qui joue avec un pays. Comme le dit la réplique d'un célèbre film, Kaïs Saïed n'a pas de plan, c'est un enfant qui a shooté dans une fourmilière.

Une dernière pour la route. Quand on dit que l'augmentation du prix des hydrocarbures aura un impact direct sur le pouvoir d'achat déjà chancelant des Tunisiens et que ce n'est pas ce qu'il avait promis. En Kaïs Saïed cela donne : « Chacun doit prendre ses responsabilités car les ennemis du peuple tunisien ont pour objectif d'abuser du peuple tunisien dans tous les aspects de sa vie puisqu'il s'agit une fois de médicaments, une fois d'essence et de poubelles, et ces jours-ci d'un nombre de produits de base comme le blé et l'huile subventionnée ». Magnifique !


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