L'épouse de feu Mohamed Brahmi, Mbarka Brahmi, a réagi, dans la soirée de jeudi 6 janvier 2022, aux jérémiades de l'épouse de Noureddine Bhiri, Saïda Akremi. Celle-ci a déclaré, hier, que son époux avait été séquestré dans une maison abandonnée où il n'arrêtait pas d'entendre les loups hurler et les sangliers grommeler. Le dirigeant nahdhaoui et ancien ministre de la Justice, Noureddine Bhiri, a été arrêté le vendredi 31 décembre 2021 et placé en résidence surveillée dans un lieu inconnu avant d'être transféré, dimanche, à l'hôpital Habib Bougatfa à Bizerte. Il a été admis au service de réanimation et y est encore.
Commentant la déclaration de Saïda Akremi, Mbarka Brahmi a tiré à boulets rouges sur l'épouse de Noureddine Bhiri rappelant que feu Mohamed Brahmi avait été criblé de balles en référence à son assassinat devant son domicile le 25 juillet 2013, alors que Noureddine Bhiri était ministre délégué auprès du chef du gouvernement, Ali Laârayedh. Mbraka Brahmi a accusé, encore une fois, le mouvement Ennahdha du meurtre de son époux, leader de la gauche tunisienne. « J'ai révélé aux centaines de milliers de personnes en deuil qui ont assisté à ses funérailles que vous étiez les assassins de Mohamed Brahmi, vous 'commerçants de la religion', vous êtes le sale bras de la colonisation et du sionisme, que vous n'avez rien à voir avec la Tunisie sauf le butin à partager », a-t-elle écrit sur sa page Facebook. « Saïda Akremi ! Ton rêve se limite à voir ton époux mettre fin à sa grève de la faim, manger et boire puis quitter son lieu de résidence surveillée pour retourner chez lui et retrouver son poste de député ou de ministre à nouveau. Le mien est de voir mon pays et notre peuple délivrés de tous les agents de la colonisation et en premier vous, l'organisation des Frères musulmans en Tunisie, et ce que vous avez enfanté comme outils takfirsites, terroristes et criminels », a-t-elle ajouté. « Large est l'écart entre Mohamed Brahmi qui s'est élevé en martyr, croyant, et militant, et ceux qui sont poursuivis par la justice pour corruption et terrorisme. Nous mourrons, en martyr, des balles de votre trahison. Vous mourrez de dépit pour avoir perdu un butin. Voilà pourquoi nous soutenons le chef de l'Etat », a-t-elle conclu.
L'ancien ministre de la Justice est soupçonné d'être impliqué dans une affaire d'octroi illégal de passeports et de certificats de nationalité. Le dossier revêt un caractère terroriste selon le ministre de l'Intérieur, Taoufik Charfeddine.