Le président du Conseil de la Choura d'Ennahdha, Abdelkarim Harouni, est revenu, lundi 26 octobre 2020 sur l'initiative présentée par lui-même et Rafik Abdessalem. Cette initiative porte sur le report du 11e Congrès d'Ennahdha et l'élection d'un nouveau président. Abdelkarim Harouni a indiqué, au micro de Boubaker ben Akacha dans Midi Show sur Mosaïque FM, que cette initiative visait d'abord un retour au dialogue au sein du parti pour préserver son unité. Ennahdha vit, actuellement, au rythme des tiraillements entre deux pôles, l'un soutenant une présidence à vie de Rached Ghannouchi et l'autre désireux de sang neuf à la tête du parti. Le groupe des Cent a explicitement signifié à Rached Ghannouchi dans une lettre interne qu'il était temps pour lui de plier bagage.
Abdelkarim Harouni et Rafik Abdessalem ont, eux, adopté une autre approche, moins frontale. “Nous souhaitons fédérer les fils du mouvement et trouver une solution intermédiaire”, a avancé M. Harouni soulignant que le Congrès du parti était un évènement national d'envergure qu'on ne peut réduire à un simple article dans le règlement intérieur du parti. Il a signalé que le report du Congrès à 2021 ou 2022 permettrait, surtout, de mieux évaluer les élections de 2019 et de se préparer aux prochaines prévues en 2024. Il a, par ailleurs, noté que Rached Ghannouchi était une personnalité de haut rang que ce soit au niveau national ou international et qu'il devait, de ce fait, être traité en tant que tel. “Ce n'est pas un directeur que nous souhaitons changer. Il s'agit du fondateur du parti. C'est un homme d'Etat avec cinquante ans de militantisme derrière lui. Il faut donc prendre ça en considération”, a-t-il lancé.
L'initiative d'Abdelkarim Harouni et de Rafik Abdessalem vise, en effet, à départager les tâches entre le président et le leader du parti, notamment permettre à ce dernier de se présenter à l'élection présidentielle. M. Harouni a précisé, à ce sujet, que l'idée est de mettre en valeur le leadership de Rached Ghannouchi, “un acquis pour le parti”.