Interrogé par Elyes Gharbi sur la position de son parti quant à l'égalité dans l'héritage, ce vendredi 14 août 2020, dans l'émission Midi Show sur Mosaïque Fm, le député du Parti destourien libre (PDL), Mohamed Karim Krifa n'a pas exprimé de réponse claire. « Tant que le parti n'aura pas entrepris d'études économique et sociale sur le sujet et en l'absence de résultats d'un débat national élargi, nous ne nous prononcerons pas ! Si l'égalité de l'héritage était passée, elle aurait causé un problème non seulement à la femme tunisienne, mais au sein même de la famille ! », a argumenté l'élu en se cachant derrière ce qu'il considère comme les manquements du rapport de la commission des libertés individuelles et de l'égalité, présidée par Bochra Belhadj Hmida, critiquant la composition de la commission et le fait qu'il n'y ait pas eu de débat ouvert. « Pourquoi lier l'égalité dans l'héritage par une loi ? Pourquoi ça ne se fait pas naturellement au sein de la famille ? Pourquoi créer ce problème ? », s'est interrogé Mohamed Karim Krifa au micro d'Elyes Gharbi.
La veille, lors des célébrations de la Fête de la Femme, le président de la République Kaïs Saïed s'est positionné clairement contre l'égalité de l'héritage, en parlant d'« équité » plutôt que d' « égalité » déclarant dans ce sens : « Nous devons d'abord instaurer une égalité entre les femmes et les hommes concernant les droits économiques et sociaux avant de parler d'héritage. Le Coran est clair à ce sujet et n'accepte pas d'interprétation. Le système de l'héritage en Islam n'est pas basé sur l'égalité théorique mais est fondé sur la justice et l'équité. L'égalité dans la pensée libérale est l'égalité formelle qui n'est pas fondée sur la justice comme elle veut bien paraitre, de sorte que l'égalité n'est appréciée que par ceux qui sont financièrement capables d'en profiter ».
Une année auparavant, Abir Moussi avait indiqué en ce qui concerne l'égalité dans l'héritage que «l'inclusion de l'enfant adultérin dans cet héritage reconnait implicitement la famille constituée hors cadre du mariage légal, accorde une légitimité financière à cette famille et la renforce économiquement. Ce point compromet le Code du statut personnel et octroie des droits aux enfants illégitimes au détriment des enfants légitimes».