Le citoyen, principal consommateur du produit audiovisuel, aura un site web à sa disposition pour faire entendre sa voix Enfin composée et les noms de son président et de ses membres révélés au grand public après moult tractations et négociations, l'on se demande maintenant comment va opérer la Haute instance de la communication audiovisuelle (Haica), quel sera son champ d'intervention et quels seront les rapports qu'elle entretiendra avec les différents acteurs du secteur médiatique et avec les Tunisiens qui sont les principaux consommateurs du produit médiatique audiovisuel, qu'il soit public ou privé ? Autant d'interrogations auxquelles essaie de répondre Nouri Lejmi, président de la Haica, qui souligne : «Notre principal objectif est d'organiser et de réguler le secteur audiovisuel qui naviguait jusqu'ici dans un vide juridique total. Il est encore tôt pour faire le point sur les irrégularités qui caractérisent le secteur et pour affronter ceux qui agissent dans l'illégalité. Toutefois, nous avons l'ambition de régler ces questions le plus tôt possible, d'autant plus que les élections générales approchent à grands pas et que l'ensemble des acteurs du paysage audiovisuel sont appelés à obéir aux réglementations en vigueur. L'explosion qu'a vécue le secteur depuis la révolution est un bon signe mais il faut qu'elle soit gérée dans les règles de l'art, afin qu'elle soit productive. Un deuxième objectif nous mobilise déjà. Il s'agit pour la Haica de se préparer dès à présent en prévision des élections en vue de garantir une couverture médiatique audiovisuelle équitable aussi bien dans le public que dans le privé». On n'est pas là pour régler les comptes à quiconque A quelle date la Haica va-t-elle entamer ses travaux et quels sont les moyens humains et matériels qui seront mis à sa disposition ? «Notre première réunion se tiendra demain, lundi 6 mai, Nous allons partir de zéro et discuter des moyens logistiques qui seront mis à notre disposition ainsi que du staff administratif qui épaulera notre action», souligne le Pr Nouri Lajmi. Quant à ceux qui soutiennent déjà qu'on va s'attaquer à certaines chaînes privées qui ont excellé dans le voyeurisme et le sensationnel, faisant fi des règles élémentaires de la déontologie, le président de la Haica leur répond clairement: «Les spéculateurs peuvent raconter ce qu'ils veulent. On n'est pas là pour régler les comptes à quiconque.Nous jouerons notre rôle d'arbitre pour amener le secteur vers le respect des normes déontologiques et l'amélioration des contenus des programmes. Notre mission est d'attirer l'attention sur les dérives et les dérapages. Notre regard interviendra après la diffusion des programmes. Il faut que tout le monde sache que nous ne sommes pas une instance de censure. Nous regarderons les programmes comme tout le monde». Nous serons à l'écoute de la société civile Volet méthodologie d'action de la Haica, Nouri Lajmi souligne que l'instance «va privilégier la concertation avec tous les acteurs du secteur audiovisuel, car nous estimons que l'amélioration du rendement du secteur est l'affaire de tout le monde et sa régulation profitera à tous». «Mieux encore, ajoute-t-il, nous envisageons d'établir des rapports suivis avec les représentants de la société civile en vue de les impliquer dans notre action et d'écouter leurs propositions. Le citoyen, principal consommateur du produit audiovisuel, aura lui aussi l'opportunité de faire entendre sa voix par le biais du site web de la Haica (qui sera ouvert dans les prochains jours) sur lequel il pourra intervenir à n'importe quel moment».