Webmanagercenter : Le transfert de l'ambassade de Malte d'Algérie en Tunisie a-t-il favorisé le développement des relations tuniso-maltaises, notamment dans le domaine économique ? Vecky Ann Cremona: Oui, ce transfert a eu un impact sur les relations entre les deux pays, parce que des sociétés maltaises se sont suite à cela rendues compte des possibilités de la Tunisie et sont venues s'y installer. Evidemment, Malte n'a pas beaucoup de grands groupes mais quelques uns opérant dans l'industrie textile sont quand même venus. Du côté tunisien, je crois que cela se fait plus lentement. Les Tunisiens doivent se rendre compte des possibilités maltaises. Ils commencent à comprendre que certains secteurs dans lesquels Malte a fait des progrès énormes et est même à l'avant-garde de l'Europe. C'est le cas par exemple avec la e-gouvernance dans laquelle nous sommes premiers en Europe en 2010. Pour le séminaire du 2 juin 2010, c'est un petit contingent d'hommes d'affaires maltais qui se déplace à Tunis pour essayer d'établir des contacts avec des entreprises tunisiennes. Nous voulons créer un dialogue entre sociétés maltaises et tunisiennes afin que ce forum serve d'étincelles pour développer ces relations. Si on commence par les petites et moyennes entreprises qui sont plus importantes dans les deux pays, les grands groupes suivront. Ce n'est pas la première mission du genre en Tunisie, mais c'est la première fois que Malta Entreprise envoie quelqu'un en détachement ici pour travailler à la préparation du forum du 2 juin. Après son départ, le suivi sera assuré par un autre membre de l'ambassade et s'il y a ensuite lieu de développement, on pourrait envisager le détachement permanent d'un représentant. Mais il faut d'abord que les choses se fassent. Quelqu'un qui viendrait ici comme attaché commercial, une fonction qui apparemment n'existe pas actuellement au sein de votre ambassade Oui, parce que pour l'instant la nécessité n'existe pas. Une fois qu'elle se fera sentir, nous y pourvoirons. Au début, vous avez dit qu'il y a un potentiel inexploité entre la Tunisie et Malte. Pourquoi ne l'a-t-il pas été à ce jour et cela en dépit de la proximité géographique et historique ? Je crois que c'est aussi une question de langue. Le fait que la Tunisie soit un pays francophone et Malte soit un pays anglophone a créé un blocage au niveau de la communication. Maintenant il y a de plus en plus de sociétés et d'hommes d'affaires tunisiens qui parlent anglais et cela facilite énormément les relations. Malheureusement, beaucoup moins d'hommes d'affaires maltais savent parler le français. A Malte nous accordons beaucoup d'importance à la réussite de cette manifestation parce que nous croyons que le temps est venu maintenant de passer à un autre stade de nos relations économiques avec la Tunisie. Au niveau du Maghreb, la Tunisie est un pays très développé et de ce fait Malté s'intéresse à elle de plus en plus parce que nous travaillons sur des lignes parallèles. Les Maltais sont des hommes d'affaires très sérieux et cherchent le sérieux de l'autre côté. Les Tunisiens se montrent aussi comme des hommes d'affaires sérieux, mais ont généralement tendance à aller vers des francophones. Nous avons des relations d'affaires beaucoup plus intenses avec la Libye, notre premier partenaire au Maghreb, parce qu'historiquement nous faisons du business avec eux depuis beaucoup plus longtemps. Mais, je le redis, il y a un potentiel énorme pour les deux pays, qui mérite d'être exploité. Vous rêvez de réaliser quoi durant votre mission en Tunisie où vous êtes en poste depuis mars 2009 ? Une fois ma mission arrivée à son terme, je voudrais qu'il y ait des contrats concrets entre des hommes d'affaires maltais et tunisiens et que j'aurai moi-même emmené une voire plusieurs délégations de sociétés tunisiennes haut de gamme à Malte.