Fidèles à leur habitude, les jeunes dirigeants n'ont pas failli à leur tradition de sonder l'opinion des uns et des autres sur la qualité des services fournis par différents organismes nationaux de soutien et d'en exposer les résultats dans leurs petits-déjeuners débats. Rappelez-vous il y a 2 ans, ils avaient jugé des prestations de Tunisie Télécom, de la Steg, de l'API, de l'APIA, de la douane, des banques, du CEPEX, de la direction générale de l'impôt, des municipalités, et les ont même classés chacun selon son mérite. Cette fois-ci, c'est au tour du CEPEX de passer au stéthoscope des JD dont 87% le connaissent bien, 53% en ont une bonne impression et 30%, plutôt mauvaise. L'accueil direct par les agents de la Maison de l'Exportateur ainsi que la qualité de l'accueil téléphonique, les prestations fournies par le Guichet unique, la qualité de l'organisation des foires, le soutien du Foprodex, sont dans l'ensemble jugés satisfaisants si ce n'est "très bons" par un grand nombre de JD avec des pourcentages dépassant les 68%. Le CEPEX évolue dans une dynamique entrepreneuriale qui se veut réactive, évolutive et efficiente pour satisfaire au plus grand nombre de sollicitations de la part des entrepreneurs. «C'est pour cela que nous ne sommes pas très tatillons sur les procédures administratives», a déclaré Abdeltif Hmam, PDG, invité à s'exprimer au petit-déjeuner organisé samedi 6 mars à l'IACE. Des employés qui se font insulter Aux reproches exprimés par les jeunes dirigeants touchant au paiement des informations utiles sur les marchés, délivrées par le CEPEX, la réponse est que l'information qui nécessite des études et des recherches, qui monopolise du temps et de l'attention vaut de l'argent. «Nous devons donner de la valeur à l'information, c'est d'autant plus nécessaire que là, nous sommes sûrs qu'elle sera utilisée et exploitée à bon escient et non omise ou délaissée». 20% du personnel du CEPEX se ferait insulter par des chefs d'entreprise en essayant d'assurer au mieux la mission d'informer, d'orienter les entrepreneurs et de les encadrer dès qu'il s'agit de manifestations à l'export sur le sol national ou international. C'est bien entendu inadmissible, car dans une situation normale, ce n'est pas au personnel du CEPEX de rappeler à un exportateur ou un entrepreneur cherchant à conquérir d'autres marchés les délais d'inscription lors d'une opération ou les procédures à suivre; ils sont, il est vrai, les commis de l'Etat mais pas ceux de l'entrepreneuriat et là, la correction est de rigueur. Pour Abdelaziz Dargouth, entrepreneur, il s'agit de changer totalement de concept et faire en sorte que toute action à l'export soit centralisée au niveau d'une seule administration, il faut qu'il y ait une stratégie nationale à l'export, l'environnement mondial a changé, la concurrence est devenue plus ardue, on ne peut plus et on ne doit plus s'autoriser d'agir en solo et de manière ponctuelle. «Il faut former des experts, pour faire de la veille, de la prospection, identifier les profils des produits valorisants pour notre pays, en somme faire de l'intelligence économique». Il faut également que les entrepreneurs apprennent à se spécialiser et à faire des appels à des spécialistes car il y a des différences énormes entre être industriel, producteur, «marketteur», ou commerçant. Il est donc temps de travailler sur le mental, et que l'entrepreneur, au lieu de vouloir monopoliser le circuit depuis la production jusqu'à la distribution, la commercialisation et l'exportation apprenne à céder une partie de ses prérogatives. Les Tunisiens sont inventifs, brillants, ils apprennent très vite : «Nos exportateurs réussissent à vendre de la «khobbiza aux Etats-Unis, du fenouil aux Emirats, des chaussures dans le pays des chaussures qu'est l'Italie, et des tomates fraîches en Afghanistan», ce n'est pas peu même si l'harissa, produit de terroir tunisien, est vendu aux Etats-Unis sous label marocain, mais là, c'est une autre question et d'autres enjeux. Entre un organisme dédié à l'export et des entrepreneurs ambitionnant la conquête de nouveaux marchés, la concertation pour plus d'efficience et l'harmonisation des actions pourrait mieux servir les intérêts économiques du pays; le CEPEX est déjà dans cette logique, espérons que les entrepreneurs jeunes comme les JD ou confirmés comprennent que les organismes d'appui servent à assister sur certaines procédures ou formalités et non à se substituer aux entrepreneurs dans leurs démarches, ou leur servir d'agenda.