La Banque africaine de développement a organisé le 4 décembre 2008 une conférence sur le thème «Industries extractives et développement en Afrique». Cette manifestation s'inscrit dans le cadre du programme d'éminents conférenciers que la BAD anticipe en invitant des personnalités de haut niveau afin d'exposer leurs expériences dans un domaine donné qui a regard avec le développement de l'Afrique. La BAD a invité pour l'occasion l'ancien président de la République du Botswana, M. Festus Gontebanye Mogae, qui a fait part de son expérience dans la gestion des industries extractives dans son pays pendant ses deux mandats qui se sont étalés de 1998 à 2008. M. Mogae a précisé que l'Afrique est la destination de ceux qui sont en quête de ressources naturelles. D'où l'abondance d'entreprises étrangères qui aménagent l'exploitation de ces ressources, en particulier les Chinois. En fait, le Botswana est un pays riche en ressources, à savoir le diamant, l'or, le cuivre, le nickel et dernièrement l'uranium découvert en 2007. Ce qui fait la particularité de l'expérience botswanaise est qu'une loi a été consacrée pour gérer l'exploitation et l'extraction de ces ressources. Par le biais de cette loi, l'unité chargée de l'extraction d'une zone donnée a l'obligation de restituer le tiers des ressources à l'Etat. Selon l'ancien président du Botswana, «le défi est de veiller que les ressources naturelles soient exploitées pour le grand bien des populations et que les recettes minières contribuent à relancer la croissance économique plutôt qu'à alimenter les conflits». Par ailleurs, il a insisté sur le fait que les recettes minières soient transformées en des instruments qui serviraient à anticiper le développement en cas d'épuisement des ressources. En réponse à un interlocuteur qui lui invoqué des suggestions pour sortir les pays africains de leurs problèmes actuels, M. Mogae a répondu que la principale entrave au développement de l'Afrique est le manque d'engagement des leaders dans la mise en uvre des politiques décidées. «Il y a également un manque d'arrangement institutionnel. Le rôle du leadership est très important. Son engagement décide d'une politique transparente», a-t-il indiqué. C'est ainsi que le Botswana a mis en uvre une politique basée sur la gestion responsable, selon M. Mogae, visant à substituer les recettes courantes aux recettes minières pour la réalisation de projets de développement décidés en concertation avec le parlement. Une telle expérience d'un pays africain qui souffre encore de l'épidémie du SIDA touchant un botswanais sur six laisse à rêver. C'est que malgré tous les conflits, la misère et la corruption, ça nous donne raison d'espérer en l'Afrique, selon le vu d'un intervenant.