Fiat fera aussi dans le low-cost. Après le succès retentissant de la Logan, émanation du français Renault, les Italiens de Fiat se lancent aussi dans l'aventure avec trois nouveaux modèles qui devraient sortir entre 2010 et 2012. Nous ne savons pas encore si le concessionnaire de la marque en Tunisie, à savoir Italcar, du groupe Mabrouk, le mettra sur le marché tunisien. Mais après l'attente de la Logan, produite du reste aussi au Maroc, et qui n'a toujours pas atteint nos rivages, on peut se permettre d'être sceptique. C'est que les Tunisiens doivent certainement être mieux lotis que les Européens. Nous avons été pourtant les pionniers du concept, celui de la voiture bon marché, familiale, en un mot, populaire. La voiture populaire, si elle n'est pas tout droit sortie des industries tunisiennes, c'est tout de même un concept 100% made in chez nous. On se perd donc en conjectures. Pourquoi payer plus, quand on peut disposer d'un véhicule meilleur marché ? Au final, les Tunisiens sont certainement trop riches pour vouloir acheter des automobiles aussi bon marché. Autant, alors, ne pas en importer. Les accords d'Agadir devaient pourtant nous permettre d'accéder à ces Clios pour petits budgets. D'autant plus qu'elles sortaient tout droit d'usines maghrébines. L'arrivée sur nos marchés a été maintes fois discutée, puis reportée aux calendes grecques, pour d'obscures raisons. Il paraît que l'on ne savait pas trop dans quelle écurie classer les chevaux fiscaux incriminés. A moins qu'il ne s'agisse de protéger les gacharas, ces maîtres du marché de l'occasion des quatre roues, ou Dieu sait quel autre intervenant. Trêve de plaisanterie. Toujours est-il que les prix tunisiens des voitures sont appelés à augmenter. Interviewé par un confrère de la presse en ligne tunisienne lors de sa dernière visite dans notre pays, le directeur général de Citroën déclare clairement que les prix vont encore augmenter en 2009. Pas de quoi rassurer les ménages à petits budgets, qui n'ont pas encore accédé au charme de la petite populaire. Pour l'équivalent de 12 000 dinars de petites bagnoles qui ont pourtant « tout d'une grande » sont pourtant à la portée de consommateurs au pouvoir d'achat nettement plus élevé que le nôtre. Sans verser dans la théorie du complot, ni se permettre des élucubrations fumeuses, le Tunisien moyen est tout de même en droit de se poser quelques questions. D'autant plus qu'il ne s'agit pas, ici, de marques indiennes, ou sud-coréennes. Le consommateur tunisien lambda a fini par comprendre qu'il était condamné à éliminer celles-ci de son panel. Sans doute pour des raisons d'accords avec l'Union Européenne Soit. Les enseignes Renault et Fiat sont parmi les plus familières en Tunisie. Curieux tout de même que les derniers-nés de la gamme des deux constructeurs européens débarquent sans coup férir, sur les marchés des pays voisins, mais ignorent superbement les Tunisiens. Paradoxalement, les automobiles de grand luxe savent, elles, et de mieux en mieux, se frayer un chemin sur les routes et les marchés tunisiens.