Avec la cession de ses parts au sein de T.A.N.I.T. Group et la création d'une holding baptisée Arem Group, Jamel El Arem officialise sa séparation avec son ex-associé Mohamed Chabchoub et son installation pour son propre compte. On connaît aujourd'hui la composition de son groupe. La rumeur qui courait depuis près de deux ans, selon laquelle MM.Mohamed Chabchoub et Jamel El Arem seraient en train de se séparer pour agir désormais de manière indépendante en matière d'affaires, a enfin trouvé confirmation. En effet, M.Jamel El Arem a officiellement donné à son propre groupe d'entreprises -dont il avait initié la création depuis quelques années- une holding baptisée «Arem Group ». Dotée d'un capital de 40.000 dinars, cette entité sera chargée de «l'ingénierie financière, industrielle, commerciale, touristique, organisationnelle, opérationnelle et informatique », ainsi que «l'assistance, l'audit, le contrôle et le conseil technique, financier et informatique », des entreprises du groupe Arem. D'après la composition du conseil d'administration de la holding, ce groupe à dominante familiale (certaines entreprises sont cotées en Bourse), puisqu'y siègent Jamel El Arem lui-même, son épouse Mme Lamia El Arem née Mhiri, et leurs deux enfants, Walid et Mehdi. M.Jamel El Arem qui occupe le fauteuil de président directeur général, a choisi de se faire assister pour la gestion d'une compétence externe à la famille, en la personne de M.Sami Fourati, nommé directeur général. Outre la Société Arem et Associés (lait et dérivés), le groupe El Arem compte aussi plusieurs autres entreprises ayant fait partie par le passé du groupe TANIT, indique M.Sami Fourati : SIAME(industrie électrique), STEQ (distribution de pièces auto),PALMA(extrusion Aluminium, PIMA (machine pour la construction), Express (ascenceurs), SORECO (Hygiene et beauté), Koket (promotion immobilière), Jenenet Monfleury (promotion immobilière), Jeneynet Hammamet (promotion immobilière) CHIC (distribution alimentaire et detergent) -BAYA COMPANY (distribution électromenager et informatique), ALDIANA, MERIDIANA et YASMNIE HAMMAMET (tourisme). La création de «Arem group » ne constitue pas une véritable surprise. Car on a enregistré, au cours des trois dernières années, sur fond de rumeurs faisant état non seulement de la scission du groupe T.A.N.I.T. (Tunisie, Afrique du Nord, Industrie et Technologie TANIT), crée par MM.Mohamed Chabchoub et Jamel El Arem à partir de 1978-, une multitude d'indices accréditant la possibilité d'une séparation en cours entre les deux fondateurs-propriétaires d'un des plus importants groupes de Tunisie. Le plus récent de ces indices date de mai 2006, lorsque T.A.N.I.T. SA, la société-mère du groupe, a tenu une assemblée générale extraordinaire dont l'ordre du jour portait sur l'octroi à la direction d'une «autorisation du conseil d'administration pour le rachat par la société de ses propres titres » -et la réduction en conséquence du capital de la société. Et comme la société n'est pas cotée en bourse, il ne pouvait s'agir que d'une transaction entre associés. T.A.N.I.T. étant le cur du groupe puisque chargée notamment de «la centralisation des activités fonctionnelles », du «contrôle des missions opérationnelles de l'ensemble des sociétés », ainsi que de «l'ingénierie financière, industrielle, commerciale, touristique, organisationnelle » des société du groupe T.A.N.I.T., celui qui le contrôle devient maître de l'ensemble. La création d'une holding «Arem Group » signifie que c'est M.Jamel El Arem qui a vendu ses parts au sein de T.A.N.I.T. group pour aller se mettre à son propre compte. Et la réduction ultérieure du capital de T.A.N.I.T. SA de 6,9 millions de dinars à 100 000 dinars. Autre indice annonciateur de la séparation aujourd'hui visiblement consommée, la famille El Arem s'est mise depuis un certain temps à investir séparément. Le dernier investissement commun du tandem Chabchoub-El Arem est probablement celui réalisé en 2002 par T.A.N.I.T. group dans Hayatcom, une société d'installation électroniques et téléphoniques- en partenariat avec le géant koweitien des télécommunications, «Hayat Communications », appartenant à l'homme d'affaires Abdul Mohsin Hayat. Après cela, Jamel El Arem a investi, d'abord pour racheter la société laitière «Laino » en 2005, ensuite, pour créer en 2006 deux sociétés, l'une d'installation, vente, maintenance et commercialisation d'ascenceurs, machineries, matériels électriques et mécaniques, et l'autre de promotion immobilière, gérées toutes les deux par Mme El Arem. Un nouvel acteur économique de poids est né. v2