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«Dans quatre ou cinq ans, la Tunisie sera un pays dans lequel il sera bon vivre et travailler», estime Chris O'Connor, ambassadeur du Royaume-Uni à Tunis
Le Royaume-Uni est l'un des premiers pays à avoir rapidement dépêché un de ses plus hauts responsables en l'occurrence le ministre des Affaires étrangères, William Hague, début février, suivi de Alistair Burt, ministre chargé du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord, fin mai 2011- à Tunis pour nouer un contact avec les autorités de l'ère post-Ben Ali. Ce geste exprimait la volonté du gouvernement britannique d'ouvrir une nouvelle page dans ses relations avec la Tunisie pour les porter à un niveau supérieur qu'elles n'avaient jamais atteint auparavant. Et cela pour une raison très simple: «Pour nous, l'obstacle pour un développement de nos relations résidaient dans le fait que nous n'avions pas de valeurs communes», explique Chris O'Connor, ambassadeur du Royaume-Uni à Tunis, devant un parterre d'hommes d'affaires réunis par la Chambre tuniso-britannique de commerce, réunis récemment dans un hôtel situé aux Berges du Lac. Donc, l'élan qui porte aujourd'hui les deux pays l'un vers l'autre prend d'abord racine dans ces valeurs autour desquelles le diplomate britannique relève «un consensus» en Tunisie. Ensuite, vue de Londres deuxième raison de l'engouement british pour le renouveau des relations entre les deux pays-, la Révolution tunisienne est perçue comme «une grande opportunité» qui va «dessiner l'avenir de la région d'un point de vue stratégique». En effet, pour le gouvernement britannique, «la Tunisie a les plus grandes chances de réussite» de son processus de transformation politique et de «devenir une source d'inspiration». Pour le diplomate britannique cela ne veut pas dire que «la Tunisie va exporter la révolution», mais qu'elle donnera l'exemple en réussissant à se doter d'un «gouvernement représentatif». Certes, la situation actuelle notamment depuis les évènements de la semaine dernière- sur les plans sécuritaire et économique nourrit une certaine inquiétude. Qui n'empêche pas M. O'Connor de faire le constat que «les choses vont mieux qu'on s'y serait raisonnablement attendu le 13 ou le 14 janvier», et ce rapporter les commentaires admiratifs de visiteurs étrangers étonnés en particulier que les services publics eau, électricité, transport aérien, etc.- n'aient pas été interrompus et que les services de l'Etat soient demeurés dans un bon état. Le diplomate britannique note également un «incroyable consensus national» autour de la nécessité de tenir les élections et de l'instance qui est chargée d'en édicter les règles. Conclusion: l'ambassadeur a le sentiment que la Tunisie «va dans la bonne direction» et qu'elle sera «dans quatre ou cinq ans un pays dans lequel il sera meilleur vivre et travailler». Le Royaume-Uni ayant décidé que «la Tunisie est un modèle», cette position se serait normalement traduite par un soutien économique et financier d'une certaine ampleur. Or, ce n'est pas le cas et ce ne sera pas le cas car la Révolution tunisienne s'est produite à un moment où l'Europe, en raison de ses propres difficultés, n'est pas en mesure de mettre la main à la poche de manière significative. «Nous avons besoin de répondre à la Tunisie d'une grande manière, mais il n'y a pas l'argent pour le faire», regrette le diplomate. Aussi, pour aider la Tunisie à surmonter ses problèmes, le gouvernement compte-t-il principalement sur les institutions multilatérales et beaucoup moins sur l'Union européenne et les Etats membres individuellement. Et de toute façon, l'ambassadeur O'Connor est convaincu que «l'avenir de l'économie tunisienne ne sera pas bâti avec l'aide mais grâce au marché». Concrètement, le diplomate britannique est convaincu que pouvoir vendre leurs produits sur le marché européen serait pour les régions défavorisées de la Tunisie, à vocation agricole, une «grande opportunité». Mais pour cela, il faudrait que l'Union européenne propose à la Tunisie d'aller «plus loin que le Statut avancé».