Depuis des mois, le processus de détention de centaines de migrants irréguliers tunisiens dans la zone de « Melilla », dans des conditions humiliantes et inhumaines, se poursuit. Des centaines de migrants sont détenus dans des tentes en plastique en l'absence des services essentiels minimums qui préservent la dignité humaine. Les autorités espagnoles harcèlent psychologiquement et moralement les immigrés sous forme de punition collective. Cela les a incités à manifester sous des formes qui pourraient mettre leur vie en danger. Cette mesure cible en particulier les immigrés irréguliers tunisiens, malgré le fait que les Tunisiens ne représentent que 3,8% du total des arrivées irrégulières en Espagne en 2019 [1]. Les autorités espagnoles ne respectent pas toutes les conventions internationales qui garantissent la liberté de circulation et protègent les droits des immigrés aujourd'hui, au point qu'elles utilisent les immigrés comme outil de pression et de négociation sur le gouvernement tunisien pour imposer un accord sur l'immigration qui viole les droits des migrants et qui est utilisé comme couverture pour l'expulsion forcée. Le Forum tunisien des droits économiques et sociaux appelle les autorités espagnoles : -A respecter le principe de non-expulsion des migrants -Le FTDES condamne le recours systématique à la détention de migrants irréguliers tunisiens comme forme de dissuasion et de punition, quelle que soit leur situation personnelle, en violation du droit à la liberté et à la sécurité personnelle, et sans considérer qu'il devrait toujours prendre en premier lieu des mesures non privatives de liberté -Il condamne le non-respect par les autorités espagnoles des principales garanties procédurales de ne pas informer les migrants dans les plus brefs délais et dans une langue qu'ils comprennent des raisons de leur détention et de leurs autres droits et de ne pas tenir compte des circonstances particulières de certains groupes de migrants telles que femmes et enfants -Il tient les autorités espagnoles responsables légalement et éthiquement de toutes les solutions désespérées que recherchent les migrants Le FTDES invite également le gouvernement tunisien à: -Respecter les droits humains des migrants et le principe de non-expulsion forcée dans toutes négociations avec la partie espagnole -Il exige du gouvernement tunisien qu'il respecte sa position annoncée par le ministre des Affaires sociales en décembre 2018 et de rejeter le principe de refoulement forcé [2]. Les mesures de la Direction des frontières doivent respecter les obligations des Etats en matière de droits de l'homme et ne doivent pas reposer sur des politiques inhumaines qui visent uniquement à détecter, détenir et à expulser immédiatement les immigrants irréguliers. Pour le Forum tunisien des droits économiques et sociaux Le président: Abderrahmane El Hedhili