قمرة دم Texte de Besma ELEUCHI Mise en scène Moez MRABET Fiche artistique
Texte : Besma Eleuchi Mise en scène : Moez Mrabet Direction d'acteurs : Narjess Ben Ammar Interprétation : Besma Eleuchi – Meriem Sayeh Scénographie : Moez Mrabet Dramaturgie : Ridha Boukadida Création vidéo et animation : Ahmed Makhlouf Création lumières : Sabri Atrous Création musique et effets sonores : Zein Abdelkefi Coach voix : Saloua Ben Salah Régie générale : Mourad Mabkhout Costumes : Latifa Boujeh Accessoires : Amani Eleuchi Création masques : Asma Kouraichi Dessin digital : Mohamed Ali Sayeh Chargée de communication : Amal Jerbi Production : Théâtre El Hamra, saison 2019.
La pièce BLOOD MOON, une apnée en Marée basse pour sonder les histoires en sursis de deux femmes qui (se) cherchent, se (re)cherchent…, entre désir et refus, attachement et fuite, espoirs et désenchantements…, happées par cette obsession de ré-enfa(inve)nter l'Homme… et le Monde. Mettant en scène deux personnages féminins, telles des Anti-Antigones des temps modernes, la pièce propose une lecture acerbe des années post-révolution en Tunisie, et creuse au passage cette dialectique endémique à ces « années de braise », celle de la liberté et du pouvoir. Une poésie du para-réel où la folie devient refuge et les mots subterfuge ! D'abord enivrant(e), l'ai(è)r(e) de « liberté » qu'une certaine « révolution » a laissé s'échapper, fini par devenir asphyxiant(e), accablant(e)… Huit longues années, et ce désarroi, cette inquiétude insidieuse, pernicieuse, (presque) révoltante… et une question qui persiste, et ne cesse de nous tourmenter et de nous pousser jusqu'à nos derniers retranchements : Comment se libérer de cet ogre qui veut spolier nos rêves ? Inscrit dans une démarche de recherche artistique menée par Moez Mrabet depuis son opus Striptease – Le Festins (KUN Productions – 2013) , ce projet de création porté par le Théâtre El Hamra, trouve son inspiration dans un texte inédit de Besma Eleuchi –BLOOD MOON – interrogeant le rapport « subliminal » à soi, à l'autre… au pays ; et explorant cette indéfinissable ligne de démarcation entre rêve et réalité, conscient et subconscient, envie et résignation, convoitise et abnégation.. Tel un voyage initiatique, BLOOD MOON est une (en)quête au cœur du « para-réel » cherchant à exorciser les vérités et à chasser les chimères. Une épopée où l'on se retrouve pris dans un jeu de miroirs de deux mondes parallèles qui se révèlent-rebellent ! Cet univers singulier fait place à une écriture scénique invoquant une perception extra-sensorielle où corps, son et espace font résonner le non-dit, l'indicible et l'inavouable. BLOOD MOON se laisse abordée comme une réflexion visuelle sur l'identité qui se construit face à l'autre et face au monde et explore une scénographie de frontières poreuses entre deux femmes, deux folies…, fiction et réalité. Un univers onirique et surréaliste qui laisse entrevoir cet espace « intermédiaire » d'une inquiétante étrangeté où s'entremêlent amertume et espoir, tragique et loufoque, drame et poésie… Synopsis Synopsis En « fuite » par une nuit de Blood Moon, suite à l'assassinat d'une poétesse sur la place publique, Alia et Zeyneb -telles des apnéistes- immergent dans des flux troubles et agités entre réel et délire… jugulant le vertige et frôlant la Syncope. Leur destin croise celui d'un pays livré au chaos ; une « rencontre » qui fait ressurgir et laisse se déchainer des vérités longtemps tues, des maux enfouis et des rêves déçus…
BLOOD MOON est une apnée en Marée basse pour sonder des histoires en sursis de deux femmes qui se cherchent, se (re)cherchent…, entre désir et refus, attachement et fuite…, happées par cette obsession de ré-enfanter et réinventer l'Homme… et le Monde. El Hamra El Hamra ou Al Hambra, comme on l'appelait à l'époque où c'était une salle d'exploitation cinématographique. Elle est située à la rue El Jazira qui constitue le point commun entre Tunis la médina et Tunis la ville européenne. Deuxième salle de cinéma à Tunis, Al Hambra fut l'une des salles des plus célèbres de la capitale pendant les années 30/40. Puis, faute d'activités, la salle perdit son public et ferma ses portes pendant quinze ans, elle était ruinée et agonisante quand un aventurier débarqua avec un rêve … celui de créer un espace de fiction … de création … un espace culturel … On l'a appelé » l'homme qui réinventa Al Hambra « … Ezzeddine Gannoun, ne pouvant rester insensible à ce lieu, certes, déserté depuis des années, mais resté chargé d'histoires et de souvenirs, transforma la salle en un foyer d'arts et redonna une nouvelle dynamique au quartier et même à tout Tunis. La salle a commencé à fonctionner officiellement en 1987. Après un petit réaménagement qui a respecté et préservé son aspect architectural, Al Hambra se transforma en un théâtre conçu essentiellement pour la production, la diffusion et la formation. Ce lieu magique renaît offrant à tout artiste la possibilité de caresser son rêve et de la matérialiser. La salle a produit des spectacles de théâtre nationaux et internationaux qui ont été sollicités pour plusieurs manifestations culturelles importantes à l'échelle internationale. Elle accueille des troupes locales et étrangères que ce soit pour leur création ou pour des cycles de représentations de leur spectacle. Elle organise des stages de formation nationaux et internationaux et elle constitue pour le jeune public un espace de rencontre essentiel. Moez Mrabet – Mise en scène Acteur, metteur en scène, universitaire-chercheur, et acteur culturel, Moez Mrabet est titulaire d'un Doctorat en théâtre et arts du spectacle de l'Université Paris III, Sorbonne nouvelle. Diplômé de l'Institut Supérieur d'Art Dramatique de Tunis, il est également titulaire d'un Diplôme d'études approfondies de l'Université de Paris X – Nanterre. Outre son parcours académique d'enseignant et de directeur des études à l'Institut Supérieur d'Art Dramatique de Tunis, Moez Mrabet n'a cessé de multiplier les expériences artistiques dans le théâtre et le cinéma, et de s'investir dans l'action culturelle à l'échelle nationale et internationale. Acteur dans différentes créations du metteur en scène tunisien Fadhel Jaibi – Les Amoureux du Café désert -1996 / Khamsoun- Corps otages 2005 et Amnesia -Yahya Yaich – 2010 -, et dans le film Trente de Fadel Jaziri (2010), Le dernier mirage de Nidhal Chatta (2012) et Le fils de ses larmes de Samir Seif (2017), il a aussi mit en scène et produit Striptease – le festin des rats, présentée en première à la 16ème édition des Journées théâtrales de Carthage (2013), et L'Escale 32, une co-production tuniso-italienne (2015). Moez Mrabet a été, par ailleurs, l'initiateur et le directeur artistique du Laboratoire arabe de danse théâtre (2009) et du Laboratoire théâtral tunisien (2012). Il dirige, depuis mars 2018, le projet de restructuration du Centre arabo-africain de formation et de recherches théâtrales et codirige l'évènement artistique Open Art Week. Moez Mrabet a été Directeur général du Centre culturel international d'Hammamet, et directeur de la 52ème et la 53ème éditions du Festival international d'Hammamet. Il est également co-fondateur et ancien président de l'Association tunisienne des Diplômés des Instituts d'Arts dramatiques, membre fondateur et directeur artistique de l'Association L'Art Vivant et membre fondateur du Syndicat des métiers des arts dramatiques. Besma El Euchi – Auteur / Comédienne Besma El Euchi est diplômée de l'Institut Supérieur d'Art Dramatique de Tunis (2000) et titulaire d'un Mastère en théorie de l'art de l'Ecole des Beaux-arts de Tunis (2003). Actrice dans plusieurs créations théâtrales et cinématographiques, à l'instar de « Junun », « Khamsoun / Corps Otages », et » Amnesia / Yahia Yaich » de Fadhel Jaibi pour le théâtre, et « le rendez-vous » de Sarra Labidi , »Beb elfalla » de Moslah krayem » et » Narcisse » de Sonia CHemkhi …dans le cinéma, Besma El Euchi a eu de nombreuses participations dans des festivals de théâtre nationaux internationaux, et une expérience en administration culturelle. Elle est actuellement la directrice de programmation du Théâtre El Hamra et directrice exécutive de l'association L'Art vivant. Blood Moon, son premier texte porté à la scène, est le fruit d'une recherche commencée en 2015 et enrichie par de nombreux stages en écriture dramatique.