Le Tanit d'or est allé au film Egyptien « Microphone ». A la fin de la cérémonie de clôture des JCC, on avait l'impression, au théâtre municipal, d'être dans une salle d'opération. Les coups de fil, les commentaires, et les gens qui attendaient dehors avec un regard intrigué et intrigant. Comment ont été distribués les prix aux JCC ? « Microphone » est un film réalisé par le jeune cinéaste Egyptien Ahmed Abdallah. Lors de la première projection du film à la salle du cinéma Le Colisée, le réalisateur avec sa petite équipe présente dont on cite le fameux Khaled Abou Naga, a bien précisé qu'il ne s'agit pas d'un film documentaire. Il s'agit d'un mélange entre le documentaire et la fiction, étant donné qu'il y a des acteurs, de la mise en scène mais aussi des vrais témoignages. Le rythme du film passant de la lenteur à la rapidité, s'est fait à maintes reprises apprécié par sa bande son. La musique choisie, non aléatoirement par le réalisateur, était très exceptionnelle. Les jeunes alexandrins qui se distinguaient par leurs styles rebels et leur persévérance ont suscité l'intérêt de Khaled, un ingénieur revenant des US (Khaled Abou Naga) et s'est mobilisé pour les aider. Le film nous a transmis dans le monde underground d'une jeunesse rejetée et mal comprise par sa société. Nous avons pu assister à leurs combats du quotidien afin d'imposer leurs propres visions et non sans compatir avec leurs souffrances. La chute du film, était des plus convaincantes, certes, réaliste sans tomber dans la fantaisie des happy ends. Cependant, être choisit comme le meilleur film de cette édition des JCC et ce, sans prendre en considération que Abou Naga est un membre de jury dans la section des documentaires, nous intrigue. « Microphone » a eu le Tanit d'or, donc il est meilleur que « Shirley Adams » (meilleure interprétation féminine), « Messages de la mer » (meilleure interprétation masculine) et « Voyage à Alger » (Tanit d'argent et prix du public). Admettons que « Voyage à Alger » a été écarté pour avoir eu le prix du public. En comparant « Microphone » et « Shirley Adams » par exemple, le premier risque de paraitre très léger. Le film sud africain, transmet avec beaucoup de profondeur la bataille d'une femme larguée par son mari, dans une société individualiste, sans ressources financières et avec un enfant handicapé en charge. Heureusement, Shirley Adams, le rôle très complexe interprété parfaitement par Denise Newman, a eu au moins une récompense. Dans les coulisses, la veille de la clôture, le gagnant du Tanit d'or, avait déclaré à un collègue qu'il ne va pas assister à la cérémonie. Selon lui, il n'était pas en mesure d'avoir un prix. Le public, lui aussi, à la sortie du théâtre, était presque du même avis. Le film est beau, mais ce Tanit d'or.. Point d'interrogation.