Le sujet est intéressant, mais il a été traité dans plusieurs travaux. Pour une première au théâtre, Raouf Ben Yaghlane s'est posé un grand défi lorsqu'il a décidé de faire son one Man Show. « Haraq Yetmanna » a vu sa première présentation samedi 17 juillet au festival international de Hammamet. Ce n'est pas le premier One Man Show de Ben Yaghlane, ni sa première production scénique. Pourtant, cet habitué de la scène théâtrale nous a paru un peu en déphasage avec son espace. L'acteur tunisien, connu par son orientation élitiste, a choisi un sujet très sensible qui concerne presque toutes les familles tunisiennes. Et comme ce sujet fut présent dans plusieurs interprétations précédentes, il lui fallait une vision nouvelle. Chose qui était absente à « Haraq Yetmanna ». En termes de texte, tout le spectacle pouvait être résumé en une demi-heure. Nous avons constaté beaucoup de répétitions et des passages inutiles. Le discours étant très direct- audacieux oui- mais pas très riche, la critique a perdu sa subtilité. Raouf Ben Yaghlane a su mettre le doigt sur la plaie dans certains passages de la pièce. Il a parlé de la corruption, du favoritisme et des conflits des classes sociales. Cependant, à peine le ton remonte et le public s'engage, Ben Yaghlane reprend le premier rythme monotone, narratif et saccadé. D'ailleurs, l'acteur a essayé de mettre de l'ambiance à travers une projection cinématographique et deux chansons rythmées. Bémol ! Ben Yaghlane a été trahi par son corps. On sentait la fatigue dans une peine de mouvement et une incohérence avec la musique. Nous ne sommes pas entrain de dire que le spectacle a échoué. Même, le public était présent et a longtemps applaudi. Mais nous nous attendions à une meilleure production de la part de Raouf, après tout ce temps d'absence. Le spectacle, n'était pas en tout cas, digne de son niveau artistique et de sa culture.