Patrick Karegeya, ancien chef des renseignements rwandais et opposant à l'actuel président Kagame, a été retrouvé mort dans une chambre d'hôtel à Johannesburg, en Afrique du Sud, où il vivait en exil depuis six ans. L'opposition accuse le pouvoir. Patrick Karegeya, l'ancien directeur des renseignements rwandais, a été retrouvé mort, mercredi 1er janvier, dans une chambre du Michelangelo Towers, l'un des plus grands hôtels de Johannesburg. Ce fervent opposant au président Kagame était exilé en Afrique du Sud depuis six ans, où il avait fondé le parti du Congrès national du Rwanda (RNC). Une enquête a été ouverte pour meurtre. ‘Les premiers éléments de l'enquête ont montré que son cou était enflé', a indiqué la police sud-africaine, ajoutant qu'une serviette tâchée de sang et une corde avaient été retrouvées dans la chambre d'hôtel. Le soir du 31 décembre, Karegeya avait rendez-vous dans cet établissement, réputé pour être très sécurisé, avec un certain Apollo, d'après des proches de la victime cités par RFI. ‘Il a été étranglé par les agents de Kagame', a aussitôt accusé le RNC dans un communiqué. Pour le général Kayumba Nyamwasa, ancien chef d'état-major de l'armée rwandaise également en exil en Afrique du Sud et membre du RNC, il n'y a aucun doute. ‘Qui d'autre que le président Paul Kagame, qui l'a pourchassé au cours des dix dernières années, voudrait voir Patrick Karegeya mort ? C'est un assassinat politique, comme le gouvernement du Rwanda en a toujours mené', a-t-il dénoncé sur RFI. Une référence aux deux tentatives d'assassinat dont il avait été la cible en juin 2010.