L'Egypte se prépare à une élection présidentielle qui devrait voir le président sortant Abdel Fattah al-Sissi remporter un troisième mandat, malgré la grogne sociale du fait de la grave crise économique. C'est le 28 mai 2014, que l'ex-chef de l'armée a été élu pour la première fois avec 96,90% des voix, après avoir éliminé toute opposition. Abdel Fattah Sissi dirigeait de facto l'Egypte depuis près d'un an, après avoir destitué et fait emprisonner l'islamiste Mohamed Morsi, premier chef d'Etat du pays élu démocratiquement puis lancé une implacable et sanglante répression contre ses partisans, notamment la confrérie des Frères musulmans considérée comme organisation terroriste. En mars 2018 Sissi est réélu pour un second mandat avec plus de 97% des voix au milieu des accusations de violations des droits de l'homme. Les ONG accusent le pays de mener une répression croissante sur toute forme d'opposition, islamiste ou libérale. Le Caire nie ces allégations, évoquant un impératif de stabilité et de lutte antiterroriste. L'Union européenne dénonce des arrestations d'opposants et de personnalités de la société civile.