Les médias du Qatar ont relayé que la situation des Droits de l'Homme en Tunisie était au cœur de la visite du premier ministre et ministre de l'Intérieur du Qatar, Cheikh Khalid bin Khalifa bin Abdulaziz Al Thani en Tunisie. Dans un article édité sur Doha new, les journalistes ont ainsi commenté la visite : Les groupes de défense des droits ont multiplié les appels aux autorités tunisiennes pour qu'elles libèrent les juges et les procureurs arrêtés depuis l'année dernière. Le Premier ministre et ministre de l'Intérieur du Qatar, Cheikh Khalid bin Khalifa bin Abdulaziz Al Thani, s'est rendu en Tunisie lundi, alors que des appels à la retenue étaient lancés à Tunis. Selon l'agence de presse qatarie (QNA), le cheikh Khalid participe à la session de cette année du Conseil des ministres arabes de l'Intérieur. Le fonctionnaire qatari a été accueilli par son homologue tunisien, Najla Romdhane, ainsi que par d'autres diplomates du pays d'Afrique du Nord. Bien qu'aucun autre détail n'ait été divulgué sur la visite du fonctionnaire qatari, celle-ci intervient peu après un échange de messages entre Doha et Tunis à la lumière des derniers développements politiques dans le pays d'Afrique du Nord. L'émir du Qatar s'entretient avec le président tunisien dans un contexte de répression alarmante de l'opposition Le 10 février, l'émir du Qatar, Cheikh Tamim bin Hamad Al Thani, et le président tunisien, Kais Saied, se sont téléphonés pour discuter des relations bilatérales. Cet appel a eu lieu alors que le ministre adjoint des affaires étrangères du Qatar pour les affaires régionales, le Dr Mohammed Al-Khulaifi, se trouvait dans le pays. "Lors d'un appel avec S.A. l'émir du Qatar, le président [Saied] a exprimé sa gratitude pour l'envoi du ministre qatari des affaires régionales et pour la volonté qatarie de soutenir le peuple tunisien face aux difficultés financières", indique le communiqué de la présidence tunisienne. Le communiqué ajoute que l'envoyé qatari a transmis un message oral de l'émir, sans autre précision. La dernière communication entre le Qatar et la Tunisie intervient dans un contexte de multiplication des arrestations massives visant des hommes politiques, des personnalités des médias et des militants en Tunisie, suscitant des inquiétudes quant aux droits de l'homme dans le pays. Plus tôt en février, la police tunisienne a arrêté Noureddine Bhiri, un haut responsable d'Ennahda, après avoir fait irruption dans sa résidence et agressé sa femme. Lors d'une autre descente, la police a également arrêté le directeur de la radio d'opposition Mosaique FM, Noureddine Boutar. Les groupes de défense des droits ont fait part de leurs inquiétudes quant à la détérioration de la situation en Tunisie, Amnesty ayant indiqué qu'au moins 10 personnes avaient été arrêtées en une seule semaine. "L'arrestation de personnes sur la base de vagues accusations de complot va à l'encontre des droits humains fondamentaux. Cette dernière série d'arrestations est une tentative délibérée d'étouffer toute dissidence, y compris les critiques à l'égard du président ", a déclaré Heba Morayef, directrice régionale d'Amnesty International pour le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord. Heba Morayef a ajouté que "les autorités devraient plutôt s'attacher à trouver de véritables solutions pour atténuer les souffrances de ceux qui sont durement touchés par l'effondrement de l'économie tunisienne." Selon Amnesty, les autorités tunisiennes "ont arrêté, enquêté ou poursuivi en justice au moins 32 personnes en raison de leurs critiques pacifiques" depuis les événements de 2021.