TUNIS, 13 avr 2011 (TAP) - De retour à Tunis après avoir filmé, pendant quelques jours, des centaines d'immigrés tunisiens, arrivés clandestinement à Lampedusa, Vengtimiglia, Gênes (Italie) et à Paris et Nice (France), la réalisatrice tunisienne Salma Baccar a indiqué que ces personnes vivent dans des conditions très difficiles et que leur situation humanitaire est précaire''. Dans une déclaration à l'agence TAP, la réalisatrice s'est dite choquée face à la situation critique des immigrés tunisiens qui vivent, depuis plus de trois mois, dans la rue ou dans les camps d'accueil de la Croix rouge internationale. Il s'agit, a-t-elle dit, de jeunes tunisiens âgés pour la plupart de 17 à 25 ans, de femmes, d'enfants ou de familles entières. La réalisatrice a recueilli des témoignages de ces immigrés ''des gens à qui d'habitude on ne donne pas la parole'', a-t-elle dit. Devant la caméra, certains immigrés se sont exprimés sur l'aide humanitaire initiée par l'Union européenne pour faire face à cette vague d'immigrants tunisiens, dont le nombre dépasse les 22 mille. Certains d'entre eux ont fait savoir que l'accord conclu entre les gouvernements tunisien et italien, annoncé à l'occasion de la visite du Premier ministre italien, Silvio Berlusconi, en vue de délivrer des visas temporaires aux immigrés tunisiens, n'a pas été appliqué à tous les immigrés. En effet, la plupart d'entre eux ne peuvent bénéficier de ce visa parce qu'ils ne disposent pas de documents nécessaires requis par les autorités tels que les photos, le passeport ou autres pièces d'identité. Quelques tunisiens immigrés arrivés dans des villes françaises telles que Nice et Paris, ont indiqué devant la caméra de Selma Baccar qu'ils avaient subi d'autres formes d'hostilités de la part des autorités françaises qui ont refusé de les accueillir, s'opposant fermement à cet accord relatif à l'octroi de visas en Europe. Par ailleurs, des associations humanitaires tunisiennes en France et en Italie, et des représentants de la société civile déploient un effort considérable pour aider ces immigrés tunisiens. Ils ont notamment incité les autorités italiennes à permettre aux enfants tunisiens issus de familles immigrées, de rejoindre les bancs de l'école. ''Je suis contre l'émigration illégale, mais il est de mon devoir d'aider ces personnes en contribuant, avec les avocats et les défenseurs des droits de l'homme, à leur apporter l'assistance nécessaire'', a déclaré Selma Baccar. La réalisatrice a mis l'accent sur l'urgence qu'il y a, à faire parvenir les doléances de ces immigrés aux missions diplomatiques tunisiennes à Gênes et à Nice en vue de leur porter secours.