TUNIS, 16 fév 2011 (TAP) - Le mouvement Ettajdid a fait part de son étonnement face à "la position précipitée et unilatérale" prise par plusieurs partis et associations qui ont annoncé la fondation d'un "conseil pour la protection de la révolution" alors que les concertations sur la question sont encore en cours. Dans un communiqué rendu public et dont une copie est parvenue, mercredi, à l'Agence Tunis Afrique Presse (TAP), le mouvement a rappelé que la dernière réunion se rapportant à ce conseil et à laquelle le mouvement Ettajdid avait pris part n'est pas parvenue à un accord final entre toutes les parties. Le communiqué ajoute que le Mouvement a exprimé, au cours des différentes réunions de concertation organisées à cet effet son adhésion à la création d'une instance de contrôle en guise de contre-pouvoir et d'un instrument de pression et de veille pour prémunir les acquis de la révolution contre toutes tentatives de contournement. Le mouvement "Ettajdid" y réaffirme aussi son rejet de toute structure qui tend à se transformer en un mécanisme parmi les mécanismes du pouvoir, précisant que les prérogatives dévolues à ce conseil font de cette instance un instrument de monopole exclusif du pouvoir et de subordination du gouvernement provisoire, des conseils et des commissions à la volonté des groupes qui se sont érigées en porte-parole de la "légitimité révolutionnaire" et se sont dotées des compétences élargies qui sont en principe du ressort du pouvoir exécutif, du pouvoir législatif et également du pouvoir constituant, sans pourtant avoir une habilitation populaire. Le mouvement précise, dans le même communiqué, que la création de conseil sur la base d'un décret-loi lui conférant le statut d'acteur principal du pouvoir, au vu des compétences qu'il s'est lui-même attribuées, ne manquera pas de déboucher sur une dualité au sein du pouvoir, de nature à provoquer une crise politique qui peut compromettre la transition démocratique et entraver la concrétisation des objectifs de la révolution. Le Mouvement Ettajdid met, par ailleurs, en relief l'état de contrariété qui existe entre ce projet et ceux qui sont hostiles à la reconnaissance d'une quelconque légitimité aux instances transitionnelles de la révolution, se demandant comment cette instance qui prétend avoir le monopole exclusif de la légalité pourrait-elle être reconnue en vertu d'un décret-loi édicté par un président par intérim qui tire lui-même sa légitimité d'un titre d'habilitation émanant d'une instance législative dépourvue de légitimité.