TUNIS, 6 août 2009 (TAP) - Le salaire minimum interprofessionnel garanti (SMIG) et le salaire minimum agricole garanti (SMAG) ont été majorés, une nouvelle fois, en Tunisie, et ce, à partir du 1er août 2009. Cette augmentation, la 28ème depuis 1987, bénéficiera à environ 280 mille travailleurs. Elle intervient en concrétisation de la décision du Chef de l'Etat, lors de la célébration de la fête du travail, en mai dernier. Durant ces vingt dernières années, le SMIG (régime 48 heures) est passé de 170,352 dinars par mois, à 260,624 dinars et de 168,800 dinars à 225,160 dinars pour toutes les professions (régime 40 heures). Quant au SMAG journalier, il est porté de 3,050 à 8,019 dinars. Ainsi, l'un et l'autre de ces salaires minima auront connu au cours de cette période une évolution nette de plus de 140% pour le SMIG et d'environ 154% pour le SMAG, des majorations d'autant plus significatives qu'elles sont décidées dans un contexte économique mondial difficile. De telles mesures ont valu à la Tunisie d'être classée, par le Bureau international du travail (BIT), lors de son Conseil d'administration tenu à Genève en mars 2009, premier pays arabe et africain au niveau des salaires minima enregistrés en 2007 et parmi les trente premiers pays à l'échelle mondiale. Le classement de la Tunisie à l'avant-garde des pays arabes et africains et à un rang honorable au niveau mondial, en matière de salaires minima, est l'aboutissement d'une politique salariale basée sur l'adéquation entre les dimensions économiques et sociales et le résultat d'une stratégie œuvrant à consolider le secteur du travail et des relations professionnelles, à ancrer le dialogue entre tous les partenaires sociaux et à promouvoir la politique contractuelle. Cette politique a été consolidée par la signature de plusieurs conventions collectives sectorielles, lesquelles dépassent actuellement 51 conventions couvrant environ 2,5 millions de travailleurs. La convention collective-cadre, instaurée en 1973, a connu une révision à trois reprises (1984, 1992 et 2004) et à neuf reprises pour les conventions collectives sectorielles (1983, 1989, 1990, 1993, 1996, 1999, 2002, 2005 et 2008). Ces rounds de négociations ont abouti à des améliorations substantielles au niveau des conditions de travail et à des augmentations de salaires successives depuis 1990 conformément à des programmes triennaux. D'autre part, et en vertu de la réforme du régime de retraite, instituée en 2001, les pensions de retraite dans le régime général de la Caisse Nationale de Sécurité Sociale (CNSS) ont été aussi majorées. Cette mesure bénéficiera à environ 500 mille personnes, à partir du 1er août 2009. L'intérêt accordé, ces deux dernières décennies, aux conditions de travail et aux relations professionnelles reflète l'attachement au principe du partage équitable des richesses et la volonté de préserver les droits des travailleurs, protéger leurs intérêts et améliorer leur pouvoir d'achat.