BICHKEK, 13 avr 2010 (TAP) - Le gouvernement provisoire du Kirghizstan a lancé mardi un ultimatum au président déchu Kourmanbek Bakiev, menaçant de l'arrêter s'il ne se rendait pas aux autorités dans la journée, une semaine après un soulèvement populaire sanglant. "Si Bakiev ne se présente pas (à Bichkek, la capitale) dans l'après-midi, nous lancerons une opération pour l'arrêter", a déclaré le responsable chargé de la Justice au sein du gouvernement provisoire, Azimbek Beknazarov. "Nous l'attendions jusqu'à aujourd'hui, mais il organise une manifestation à Djalal-Abad", bastion de Bakiev dans le sud du pays, a-t-il ajouté. L'immunité du président déchu a été levée et une "enquête criminelle" a été ouverte à son encontre, a dit M. Beknazarov, sans préciser les charges retenues. Lundi, Bakiev avait défié le gouvernement provisoire formé par l'opposition qui a pris le pouvoir, en apparaissant devant des milliers de ses partisans réunis dans son village de Teiit, dans le sud du pays. Il avait une nouvelle fois refusé de démissionner, alors qu'il a perdu le pouvoir depuis sa fuite de Bichkek, après des affrontements sanglants entre manifestants et policiers. Ces violences ont fait 83 morts et plus de 1.600 blessés, selon un nouveau bilan publié mardi par le ministère kirghiz de la Santé.