Tweet Share LE BARDO (TAP) - Lors d'une séance extraordinaire de l'assemblée nationale constituante, tenue dimanche à l'occasion de la célébration de la journée internationale de lutte contre la corruption, les trois présidents ont affirmé que la Tunisie peut, désormais, lutter contre la corruption et s'en prémunir grâce à l'existence d'une volonté politique. Le président de l'ANC, Mustapha Ben Jâafar, a souligné, à cette occasion, que la stratégie nationale de lutte contre la corruption, présentée au cours de cette séance, aura des répercussions positives sur l'économie du pays ainsi que sur l'amélioration du niveau de vie de la population. Il a loué les efforts déployés par la présidence du gouvernement dans l'élaboration de cette stratégie dans le cadre d'une approche participative associant toutes les composantes de la société civile ainsi que les organisations internationales et les experts. M. Ben Jaafar a relevé que la corruption s'est propagée en Tunisie sous l'ancien régime, mettant l'accent sur le souci du pouvoir en place d'instaurer un régime qui rompt avec le passé et avec la corruption et la malversation. De son côté, le président de la République provisoire, Moncef Marzouki, a indiqué que la corruption existe là où se réunissent argent, pouvoir et hommes. Il a, à cet égard, mis l'accent sur l'importance du rôle de la société civile et des moyens d'information dans la lutte contre la corruption. Il a, en outre, souligné l'importance de mettre en place une structure nationale indépendante dotée de toutes les prérogatives pour lutter contre ce phénomène ainsi que la promulgation d'un arsenal juridique qui impose aux acteurs politiques, économiques et sociaux de respecter les règles de la transparence. Pour sa part, le chef du gouvernement provisoire, Hamadi Jebali, a souligné que la lutte contre la corruption qui touche tous les secteurs, freine le développement et entrave le processus démocratique, est une responsabilité commune, mettant, dans ce contexte l'accent sur le rôle de la famille et des établissements éducatifs dans la consécration des valeurs de l'intégrité. Il a fait savoir que la stratégie nationale de lutte contre la corruption repose, notamment, sur l'instauration d'un système national d'intégrité à travers le renforcement de la transparence et l'obligation de rendre compte. Il s'agit, également, de renforcer l'instance nationale de lutte contre la corruption en ressources humaines et financières et de consolider le rôle des acteurs non gouvernementaux à l'instar de la société civile, les structures sociales et la promotion du journalisme d'investigation. M. Jebali a passé en revue les principales mesures prises par le gouvernement pour lutter contre la corruption dont la ratification de plusieurs conventions internationales, le renforcement de la législation relative à l'investissement, la généralisation de la formation et l'évaluation du système des marchés publics. Le ministre de la gouvernance et de la lutte contre la corruption, Abderrahmane Ladgham, a indiqué que la réalisation de la stratégie nationale de lutte contre la corruption a démarré en mars 2012. La séance extraordinaire de l'ANC s'est déroulée en présence de plusieurs chefs des missions diplomatiques accréditées en Tunisie ainsi que des représentants de plusieurs organisations nationales, régionales et internationales. La séance a été marquée par l'absence des représentants de l'Union Générale Tunisienne du Travail (UGTT) et de plusieurs constituants. Tweet Share Précédent Suivant