Tweet Share ISTANBUL (Mériem Khadhraoui/TAP) - Le Forum économique mondial (FEC) sur la région du Moyen Orient, l'Afrique du Nord, l'Europe et l'Asie Centrale (Eurasie), a été ouvert, mardi a Istanbul, par le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan, en présence du Président palestinien Mahmoud Abbas, du Directeur du FEC, Klaus Schwab, du Chef de gouvernement tunisien, Hamadi Jebali, du nouveau Chef du gouvernement jordanien, Fayez Ettarawna, de chefs d'entreprises et de dirigeants politiques et économiques du monde entier. Au cours de son allocution, M.Klaus Schwab est revenu sur la série de crises et de changements qui ont marqué la scène politique et économique ces derniers temps (crise des Subprimes, révolutions arabes, crise de l'Euro), contexte qui n'a pas été, d'après lui, sans impact sur les décisions des investisseurs, des chefs d'entreprises et des décideurs économiques mondiaux. Ce qui explique le choix du thème de ce forum « jeter des ponts entre des régions en transition » et aussi le choix de la Turquie pour abriter ce meeting mondial, c'est que ce pays «de par son emplacement géographique et son ouverture, est la partie la plus orientale de l'occident et la plus occidentale de l'orient», a indiqué le responsable, prônant un échange et une complémentarité entre les deux rives. « Son modèle économique et politique qui a réussi une compatibilité entre l'islam et la démocratie, peut aider les pays sortant des dictatures à réussir leurs transitions», a-t-il relevé. D'après M.Schwab, les régions (MENA, Maghreb, Moyen Orient), doivent coopérer davantage pour tirer meilleur profit de la vague de changements et devraient aussi bénéficier du soutien des institutions mondiales afin de garantir un meilleur avenir à la fois des populations locales et de la communauté internationale en général. Dans le même ordre d'idée, le Premier Ministre Turc a indiqué qu'à l'heure actuelle « le problème de chaque pays constitue un problème mondial ». « La communauté internationale doit agir avec plus de sens de partage et de solidarité » pour résoudre les problèmes rencontrés au niveau régional et mondial, a-t-il soutenu. D'après M.Erdogan, le choix de la Turquie pour accueillir ce forum, une des versions régionales du forum de Davos, n'est pas anodin, il a un sens particulier parce que la Turquie est au milieu des deux zones orientale et occidentale et aussi un pays qui a su gardé sa stabilité malgré les crises. La performance économique réalisée par le pays (taux de croissance de 5,3 % (deuxième après la Chine en 2011), au moment ou les indicateurs de presque tous les autres pays étaient au rouge, revient à son choix d'ouverture, à sa volonté d'instaurer la démocratie et à sa politique extérieure active et multilatérale. Le Premier ministre turc a confirmé que son pays œuvrera pour une meilleure coopération entre les pays des régions en transition et apportera son soutien sans s'immiscer dans les affaires internes d'aucun pays. Le chef du gouvernement provisoire, Hamadi Jebali, a, pour sa part, confirmé devant les participants au FEM, que les prochaines élections seront organisées au mois de mars 2013, soulignant que la Tunisie, berceau du printemps arabe, veut réussir son expérience de transition démocratique et œuvrera pour que la nouvelle constitution soit celle de tous les tunisiens et respectera toutes les libertés, et aussi l'indépendance de la justice. « Une constitution qui permettra au peuple de demander des comptes au gouvernement à travers des institutions de contrôle », a-t-il signalé. Il a réitéré l'engagement de son gouvernement à réviser et à adapter le code de l'investissement, avant la fin 2012, aux exigences actuelles, soit dans le sens de plus d'ouverture et de souplesse, appelant les milieux d'affaires internationaux « à investir dans la démocratie et à soutenir la Tunisie à être un modèle de réussite pour toute la région » . En marge du forum, le Chef du gouvernement a eu des entretiens avec Muhtar A. Kent, directeur exécutif du group Coca-Cola et avec Sheikh Abdullah Bin Mohamed Bin Saud Al Thani, directeur des opérations stratégiques du groupe Qtel Qatar (Qatar Telecom). Le responsable a déclaré à la TAP, au terme de l'entrevue, sans donner de précisions sur la nature des projets prévus, que le groupe à l'intention de consolider sa présence en Tunisie et va soutenir le gouvernement tunisien à réaliser ses programmes sociaux et celui de création des emplois. A rappeler que le groupe Qtel est actionnaire (75%) de l'opérateur téléphonique Tunisiana.