BORDEAUX (France) (TAP) - Le ministre français des Affaires étrangères Alain Juppé a dénoncé vendredi à Bordeaux (sud-ouest) l'absence de coopération des autorités de Damas pour organiser l'évacuation de Syrie de deux journalistes français, entrés jeudi soir au Liban. "Les autorités syriennes n'ont pas accédé à la demande que nous avions faite d'envoyer l'ambassadeur de France à Homs pour qu'il puisse prendre contact avec le Croissant rouge et la Croix-rouge et donner ainsi toutes les garanties de sécurité à Edith Bouvier et William Daniels" pour leur évacuation, a déclaré M. Juppé lors d'un point presse à Bordeaux, ville dont il est maire. "Je ne vous en dirai pas plus sur l'itinéraire et les moyens de son évacuation tout simplement par souci de sécurité pour ceux qui ont permis cette évacuation", a-t-il poursuivi, remerciant toutefois "les autorités libanaises qui se sont montrées tout à fait coopératives". Les journalistes français Edith Bouvier et William Daniels ont pu quitter la Syrie jeudi après être restés plusieurs jours bloqués dans la ville de Homs. Edith Bouvier a été grièvement blessée le 22 février à la jambe lors d'un bombardement qui a coûté la vie à la journaliste du Sunday Times Marie Colvin et au photographe français Rémi Ochlik. Ils se trouvaient vendredi en observation dans un hôpital de Beyrouth. M. Juppé a confirmé que la journaliste était "en bonne santé malgré sa fracture" et que l'ambassade de France à Beyrouth était "mobilisée" pour organiser l'opération de transport médicalisé vers la France. "Dès que les médecins nous diront qu'elle peut être transportée par avion, un avion médicalisé est disponible pour la rapatrier dans les plus brefs délais", a-t-il indiqué. Interrogé sur la situation humanitaire en Syrie, le chef de la diplomatie française a déploré que "le régime persiste dans la voie répressive". "Nous allons continuer toutes nos actions pour l'isoler et essayer d'éviter un massacre", a-t-il dit.