GENEVE (TAP) - La délégation syrienne auprès des Nations unies à Genève a dénoncé la tenue d'un débat urgent sur la Syrie au sein du Conseil des droits de l'homme de l'ONU à Genève, et a quitté la salle après avoir déclaré son «retrait de ce débat stérile». «Considérant que le véritable objet de cette session est d'attiser la flamme du terrorisme dans mon pays (...), ma délégation déclare son retrait de ce débat stérile», a déclaré le représentant syrien auprès de l'ONU, Faysal Khabbaz Hamoui. «Nous ne reconnaissons pas la légitimité de cette session, ni celle d'aucune résolution malveillante», a-t-il dit. En tant que pays concerné, la Syrie était le premier pays à pouvoir prendre la parole devant les 47 Etats membres du Conseil des droits de l'homme qui ont organisé mardi un débat urgent, à la demande du Qatar, de l'Union européenne et des Etats-Unis. Le Qatar, le Koweït, l'Arabie Saoudite et la Turquie ont déposé un projet de résolution appelant le gouvernement de Bachar al-Assad à «mettre immédiatement fin aux violations des droits de l'homme» et à autoriser un «accès libre et sans entrave» à l'ONU et aux agences humanitaires. «Nous voulons dire notre condamnation pour la tenue de cette session totalement contraire» aux règles du Conseil, a lancé M. Khabbaz Hamoui, estimant que ce n'est pas au Conseil des droits de l'Homme d' «obtenir une assistance humanitaire». Le représentant syrien a par ailleurs dénoncé ceux qui travaillent « dans l'ombre » au lieu de coopérer « comme cela a été fait avec le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) ». Il a estimé que la «coopération conjointe avec le CICR a abouti à une aide humanitaire dans certaines zones touchées» et «permis l'évacuation de blessés et civils». M. Khabbaz Hamoui a aussi indiqué que «la Syrie se félicite de toute assistance technique qui peut être fournie par les nations», invitant la communauté internationale à négocier directement avec le gouvernement comme l'a fait le CICR. Il a par ailleurs expliqué que la «régression dans la qualité des services» auprès de la population dans certaines régions du pays est «due aux groupes armés qui utilisent des zones résidentielles comme des bases». La répression de la contestation a fait plus de 7.600 morts en 11 mois, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).