TUNIS (TAP) - Plusieurs membres du nouveau Gouvernement ont souligné la lourde responsabilité qui leur incombe à un moment où l'on enregistre une recrudescence des demandes et une multiplication des défis économiques et sociaux. Ils ont exprimé dans des déclarations à l'agence TAP en marge de la cérémonie de prise de fonction, lundi, du nouveau Gouvernement, l'espoir de parvenir à relever ces défis et à introduire les réformes nécessaires pour améliorer de manière pacifique la situation dans le pays. Le ministre de la Justice, Noureddine Bhiri, a indiqué, à ce propos, que le portefeuille qui lui a été assigné constitue une lourde responsabilité, compte tenu de l'importance que revêt l'indépendance de la Justice et des autorités judiciaires, une condition sine qua none pour favoriser la croissance économique, sociale et politique du pays. Il a déclaré que le département sera appelé à régler plusieurs questions urgentes au premier rang desquelles figure le besoin de solder le passif de l'ancien régime et d'assurer le recouvrement des droits des victimes, outre le développement de certaines législations organisant l'opération de recrutement et la formation dans le secteur afin de garantir l'égalité entre tous, sans discrimination, «sur la base de l'allégeance politique ou de l'appartenance régionale». M. Bhiri a, d'autre part, évoqué la possibilité d'envisager l'augmentation du nombre des candidats pouvant rejoindre l'Institut supérieur de la magistrature, d'autant plus que le pays a besoin «d'un plus grand nombre de magistrats» et de l'installation de Cours d'appel dans certaines régions, outre l'approfondissement de la réflexion sur la prise de mesures urgentes destinées à améliorer les conditions matérielles des détenus «afin de faire des prisons un lieu de rééducation et de développement». Pour sa part, Abderahamane Ladgham a indiqué que les concepts de «gouvernance, de transparence et de bonne gestion» utilisés, aujourd'hui, dans l'allocution du Chef du Gouvernement, figurent au coeur du dossier qui lui est dévolu en tant que ministre délégué auprès du Premier ministre en charge de la Gouvernance et de la lutte contre la corruption, un dossier, a-t-il ajouté, qui nécessite «la transparence pour faire toute la lumière sur les réseaux de corruption et mettre un terme à la malversation.» M. Ladgham a précisé que ce dossier englobe la réforme administrative, économique et sociale, ainsi que la Justice transitionnelle, étant donné l'impératif de l'examen des dossiers des fonds spoliés, annonçant, dans ce contexte, son intention de créer un Conseil national ou une Instance indépendante qui aura la charge de contrôler l'action du Gouvernement, à l'instar de la Cour des comptes. Il a, par ailleurs, formé le voeu de réussir à mettre fin à toutes formes de corruption, à la faveur de la création de mécanismes juridiques et préventifs propres à imposer l'ordre et la transparence. De son côté, le ministre des Transports, Karim Harouni, a précisé que la corruption financière et administrative est «un dossier qui nécessite la mobilisation de toutes les forces, parmi les responsables gouvernementaux, les administratifs et les citoyens, pour parvenir à le résoudre.» Il a, en conclusion, mis en exergue l'importance que revêt le dossier du transport qui est étroitement lié aux préoccupations quotidiennes du citoyen, réaffirmant la volonté d'oeuvrer «en collaboration avec les médias» à réformer ce secteur vital et à déployer tous les efforts possibles pour remédier aux dysfonctionnements et combler les insuffisances.