TUNIS (TAP) - «Les sit-in et le blocage de l'accès aux entreprises, constituent « un suicide collectif qui menace le pays de naufrage», a averti le président de la République, Moncef Marzouki. «Il n'existe aucun pays dans le monde qui accepte le suicide (..), et si cet appel à la raison ne porte pas, nous serons amenés à l'application de la loi et chacun assumera sa responsabilité », a indiqué le président de la République, lors d'une rencontre tenue, vendredi, au siège de la centrale patronale, avec des hommes d'affaires et des investisseurs tunisiens et étrangers. Le chef de l'Etat a appelé les sit-inneurs dans toutes les régions du pays à «suspendre» leurs mouvements de protestation, et de «demander des comptes au gouvernement» après six mois. M.Marzouki a, d'autre part, averti que «si la machine économique ne reprendra pas son fonctionnement, c'est tout le système démocratique qui sera menacé d'agonie «. »Ceux qui veulent bloquer la machine économique, sont en train de poignarder les tunisiens dans le dos », a-t-il précisé. Et de rappeler que les protestations qui peuvent sembler absurdes (..), ont des racines sociales et psychologiques ». « Nous payons, aujourd'hui, une facture de 50 années de népotisme, d'humiliation et de marginalisation des régions»,a-t-il indiqué. Il a, dans le même cadre, ajouté que les sit-inneurs »expriment des besoins et des revendications réels, et il y a parmi eux des personnes qui souffrent même de la faim. Autant on compatisse avec leurs conditions, autant on leur rappelle qu'ils sont en train de mener le pays vers la catastrophe«. De son côté, Mme. Wided Bouchamaoui, présidente de l'Utica, a mis l'accent sur l'extrême gravité de la situation économique dans le pays en raison des sit-in et des grèves anarchiques, outre le blocage des routes et les revendications sociales «exorbitantes» qui paralysent l'activité des entreprises et des services publics. Elle a, par ailleurs, rappelé les supplices (incendies, pillages) subis par plusieurs entreprises économiques qui enregistrent des pertes financières «colossales. «Cette situation a été à l'origine de la fermeture de plusieurs entreprises et du départ d'un nombre de sociétés étrangères vers des sites concurrents, a-t-elle expliqué, ajoutant que la confiance des investisseurs tunisiens et étrangers est en train de se dissiper à cause du « manque de visibilité«. « Il est temps d'appliquer la Loi et de demander des comptes à tous ceux entravent la bonne marche des entreprises et des institutions publiques », a affirmé Mme.Bouchamaoui, invitant à « un dialogue social permanent», seul à même de permettre la concrétisation de l'appel du chef de l'Etat relatif à l'instauration d'une «trêve sociale «.