NEW YORK, (TAP) - Le ministre des affaires étrangères, Mouldi Kefi a appelé, lundi à New York, la communauté internationale à soutenir la transition démocratique en Tunisie ainsi que les efforts déployés en vue de surmonter les difficultés économiques qui accompagnent généralement les révolutions populaires et les répercussions de la crise humanitaire et économique de la Libye sur la Tunisie. M. Kefi a affirmé, dans l'allocution prononcée au nom de la Tunisie devant la 66ème session de l'Assemblée Générale des Nations Unis, la volonté du gouvernement de transition et de toutes les parties à instaurer les fondements d'une véritable démocratie qui consacre la souveraineté du peuple et lui permet d'exercer son droit à l'autodétermination. Le gouvernement tunisien de transition, est fermement attaché à consacrer les droits humains et à protéger les libertés publiques à travers l'adoption de différentes mesures aux plans national et international, a soutenu le ministre des affaires étrangères. Il a à cet égard appelé la communauté internationale à soutenir les efforts de la Tunisie en vue de lui remettre les personnes impliquées dans des crimes contre le peuple tunisien et de récupérer les avoirs détournés par l'ex-président, les membres de sa famille et ses proches. Ces avoirs, a-t-il dit, sont la propriété du peuple tunisien dont il a particulièrement besoin en cette étape délicate marquée par de grands défis économiques et sociaux. Evoquant les caractéristiques de la diplomatie tunisienne après la révolution du 14 janvier, M. Kefi a dit que le pays oeuvre en vue de promouvoir ses relations avec les pays frères et amis ainsi que les organisations régionales et internationales. Il a mis l'accent sur la priorité accordée à la promotion des relations avec les pays du voisinage immédiat, en l'occurrence les pays de l'Union du Maghreb Arabe. Nous souhaitons une reprise de la coordination entre les pays de l'UMA afin d'entamer une nouvelle étape permettant d'atteindre l'intégration et d'impulser l'édification de l'Union maghrébine, a soutenu M. Kefi rappelant les efforts de la Tunisie en vue d'aider le peuple libyen frère. La communauté internationale est appelée à apporter l'appui politique nécessaire au Conseil National de Transition (CNT), représentant légitime du peuple libyen, a indiqué M. Kefi, afin qu'il puisse réaliser ses objectifs dans le respect de la souveraineté de la Libye, l'intégrité de son territoire et la préservation de ses acquis. Passant en revue les principales composantes de la diplomatie tunisienne, le ministre des affaires étrangères a évoqué l'attachement de la Tunisie à l'action arabe commune et à la réalisation de la complémentarité économique à travers la mise en oeuvre du marché arabe commun. Pour ce qui est de la question palestinienne, M. Kefi a réaffirmé la position de soutien constant de la Tunisie au peuple palestinien dans sa lutte légitime, appelant à un règlement juste, permanent et global pour mettre un terme aux souffrances du peuple palestinien. Il a réitéré l'appui constant de la Tunisie à l'autorité palestinienne pour accéder à une reconnaissance de l'Etat de Palestine et être membre à part entière de l'ONU. Evoquant la dimension africaine de la politique étrangère de la Tunisie, M. Kefi a rappelé l'attachement du pays à élargir la coopération et à renforcer la solidarité avec les pays africains, ainsi que son adhésion aux principes et objectifs de l'Union africaine. Il a aussi appelé à élargir le conseil de sécurité pour y associer le continent africain de manière à renforcer le rôle de l'assemblée générale. Mettant l'accent sur l'aspect stratégique des relations tuniso-européennes, M. Kefi a relevé la volonté de la Tunisie d'instaurer un partenariat solidaire avancé fondé sur le respect mutuel et l'intérêt commun. Il a aussi relevé l'intérêt porté par la Tunisie pour renforcer ses relations avec l'Australie, les pays d'Amérique, l'Asie et les grands rassemblements régionaux. La Tunisie oeuvre, a-t-il dit, à diversifier ses partenaires économiques particulièrement en Amérique du Nord et à consolider la coopération avec les pays émergents des deux continents. La Tunisie est en droit aujourd'hui de retrouver sa place dans le concert des Nations affirmant son attachement au respect du droit international et de la légalité, a estimé M. Kefi.