TUNIS (TAP) - La journaliste Naziha Réjiba, connue sous le pseudonyme "Oum Zied" a appelé à ouvrir la voie aux compétences dans le secteur de l'information et à tirer le meilleur profit des journalistes indépendants. "Oum Zied" a appelé à former une commission ad hoc qui sera chargée d'examiner les dossiers de corruption financière et administrative dans le secteur de l'information et lutter contre les forces anti-révolutionnaires connues dans les médias, mettant en garde contre la mainmise des capitaux sur le travail journalistique. Au cours d'une veillée ramadanesque organisée, jeudi, au siège de l'instance nationale pour la réforme de l'information et de la communication (INRIC) sur "l'information en Tunisie: héritage, réalité et perspectives", la journaliste a indiqué que la situation qui prévaut actuellement dans le secteur des médias ressemble à un véritable "tsunami de liberté", en dépit du maintien dans leurs postes de plusieurs figures de l'ancien régime. Le risque d'une éventuelle régression dans l'exercice de la liberté de presse est à écarter, a-t-elle soutenu, précisant que le secteur a besoin plutôt d'une réorganisation. Le legs de l'ancien régime dans le secteur de l'information est lourd, a-t-elle dit, mettant l'accent sur la nécessité d'entamer une nouvelle phase sur des bases solides. Kamel Laabidi, président de l'instance, a présenté, à cette occasion, Néziha Réjiba, "la première, a-t-il dit, à avoir jeter le doute sur la capacité du président déchu de diriger le pays et de tenir ses promesses". Des intervenants ont mis l'accent sur la nécessité d'établir une liste noire des noms des journalistes impliquées dans des affaires de corruption et dans la confiscation des libertés, appelant à lutter contre la marginalisation des journalistes opérant dans les médias privés qui travaillent dans des conditions précaires. Les intervenants ont également réaffirmé l'impératif de resserrer les rangs en vue de défendre leurs intérêts, de promouvoir le statut de la profession du journaliste, et de surmonter les antagonismes nourris par l'ancien régime. Cette soirée s'inscrit dans le cadre d'une série de soirées et rencontres ouvertes dédiées aux journalistes tunisiens désirant émettre leurs avis sur les pathologies liées à l'ancien régime afin d'identifier les voies idoines favorisant la promotion du secteur médiatique et de préserver la dignité du journaliste et son droit à exercer sa mission en toute liberté.