WASHINGTON (TAP) - Le président américain Barack Obama a annoncé dimanche que les chefs des partis républicain et démocrate au Congrès avaient trouvé un accord qui permet aux Etats-Unis d'éviter un catastrophique défaut de paiement de sa dette et de réduire les déficits. Le président américain a indiqué au cours d'une déclaration à la Maison Blanche que le projet de loi doit être adopté "dans les prochains jours" par la chambre des représentants et au sénat. L'accord prévoit un relèvement du plafond de la dette de au moins 2.100 milliards de dollars, pour permettre au Trésor de faire des emprunts après le 2 août. Le tout pour tenir jusqu'en 2013, soit après les élections. Cette mesure sera accompagnée d'une première réduction des dépenses de 1.000 milliards de dollars. Une commission spéciale composée à part égale de républicains et de démocrates sera ensuite chargée de trouver—avant Thanksgiving, fin novembre—des baisses de dépenses supplémentaires à hauteur de 1.500 milliards de dollars. Dans le cas où aucun accord n'interviendrait sur des réductions budgétaires supplémentaires, un mécanisme contraignant se mettrait en place, imposant automatiquement un certain nombre de coupes, y compris pour la défense et le programme de santé / Medicare / pour les personnes âgées. C'est sur ce point notamment que les négociations ont stagné ces derniers jours. Les républicains de la Chambre, majoritaires dans cette assemblée, doivent encore entériner l'accord lundi au cours d'une réunion de groupe. Mais leur chef, John Boehner, s'est montré plutôt favorable au texte. "Ce n'est pas idéal", a-t-il dit lors d'une conférence téléphonique avec ses membres selon un responsable républicain. "Mais quand on le regarde, on se rend compte que c'est ce sur quoi nous avons travaillé", a-t-il dit. Les démocrates de la Chambre doivent aussi se réunir lundi pour donner leur avis sur le texte. Le plan ne prévoit aucune hausse d'impôts sous aucune forme, ce qui risque de mal passer sur la gauche du parti démocrate. Les républicains ont obtenu d'importantes baisses des dépenses sans céder sur une hausse des impôts des ménages les plus riches ou la suppression de niches fiscales, comme celle qui profite aux propriétaires d'avions d'affaires, et qui a été dénoncée à de nombreuses reprises par le président lui-même. "Nous ne sommes pas au bout de nos peines: j'appelle les élus des deux partis de faire ce qui est juste et d'apporter leur soutien à cet accord en lui donnant leur voix dans les prochains jours", a souligné le président. Le soulagement était notable sur les marchés après l'annonce. La bourse de Tokyo grimpait de 1,70 pc peu après l'annonce et le dollar reprenait également du terrain. Les marchés américains étaient en nette hausse dimanche soir, dans les échanges électroniques de la fin du week-end. Le plafond de la dette américaine a été atteint le 16 mai et le Trésor s'est vu forcé de faire des miracles comptables pour assurer le fonctionnement du gouvernement fédéral, n'ayant plus accès à l'emprunt. Il avait prévenu que le 2 août à minuit tous ses trucs seraient épuisés et qu'il lui faudrait alors faire des choix douloureux entre le remboursement de la dette ou le paiement des minimums retraite par exemple.