GAMMARTH (TAP) - Les travaux des 6èmes journées Euro-Maghrébines de l'AMDRH (association maghrébine de développement des ressources humaines) se sont poursuivis, jeudi matin, à Gammarth, par l'annonce de la clôture du projet "TIDO" ou "Etude sur la contribution des Tunisiens résidents à l'étranger au développement économique et social de la Tunisie". Lancé en janvier 2010, ce projet vise à faciliter et à encourager l'implication du potentiel humain, financier et social des Tunisiens à l'étranger dans les efforts de développement social et économique de la Tunisie. Il a, également, pour objectif d'identifier les besoins des Tunisiens à l'étranger quant à leur perspective d'investissement dans le pays d'origine, afin de mieux répondre à leurs attentes en mettant à leur disposition les mécanismes appropriés. Le projet a été réalisé par le bureau de l'Organisation internationale pour les migrations, à Tunis, en partenariat avec le ministère des Affaires sociales et l'Office des tunisiens à l'étranger. Il est financé par le « fonds OIM 1035 » (fonds de soutien aux Etats membres en vue de l'élaboration de projets liés à la gestion de la migration). L'échantillon de l'enquête a concerné 1684 Tunisiens résidents en France, en Italie et en Allemagne. Présentant les résultats préliminaires de l'enquête, Mme Lina Zekri, consultante OIM Tunis, a indiqué que sur le total des personnes interrogées, 968 effectuent des transferts financiers vers la Tunisie, soit 57,48pc. D'autre part, 668 personnes (39,67pc) déclarent avoir acheté un bien immobilier en Tunisie dont 35,63pc pour y résider pendant la retraite. En outre, 937 Tunisiens à l'étranger affirment qu'ils aident financièrement leurs familles en Tunisie (95,09pc) et 437 expriment leur intention de participer à une expérience de transferts de compétences et de savoir-faire afin d'être impliqués dans le développement de leur pays d'origine. Pour ce qui est des intentions d'investissements et des perspectives offertes en Tunisie, 199 personnes interrogées affirment avoir déjà investi dans le pays d'origine alors que 751 voudraient y investir dont 60,72 pc aimeraient réaliser leurs projets dans leur propre gouvernorat. Par ailleurs, 335 personnes expriment leur réticence à investir en Tunisie, notamment à cause des difficultés d'accès à l'information, de la méconnaissance de la législation ou pour avoir pris connaissance de cas d'échec de projets dans l'entourage. Mme Zekri a souligné que les résultats du projet TIDO seront analysés et publiés d'ici octobre 2011. Pour sa part, M. Fraj Souissi, directeur général de l'Office des Tunisiens à l'étranger, a souligné que les transferts effectués par les Tunisiens à l'étranger ont connu une baisse d'environ 10pc au cours des cinq premiers mois de 2011 et ce, par rapport à la même période de 2010. Cette baisse a été de 12pc au cours du premier trimestre 2011, a-t-il ajouté. A rappeler que les transferts globaux des Tunisiens à l'étranger ont atteint 2904 millions de dinars en 2010, soit 4,5pc du produit national brut et 20,5pc de l'épargne nationale. M. Souissi a souligné que des efforts sont menés, actuellement, pour rassurer les Tunisiens à l'étranger et les encourager à investir dans leur pays. Il a indiqué que des conférences seront organisées, au cours de cet été, à Tunis et dans toutes les régions du pays, afin de mieux connaître les attentes des Tunisiens à l'étranger qui viendront en vacances et examiner les moyens de renforcer leur contribution au développement socioéconomique du pays. De son côté, Mme Ana Perez, responsable du bureau OIM Marseille, a indiqué que la migration peut être à la fois un phénomène positif et négatif pour le développement des pays d'origine: positif, puisque la migration peut contribuer à la réduction du taux de chômage dans le pays d'origine et permettre aux personnes qui partent de renforcer leurs qualifications et leurs compétences professionnelles outre les transferts de fonds effectués au profit de leurs familles lesquels participent à la hausse des niveaux de vie, et négatif, car les fonds transférés peuvent engendrer des inégalités au sein de la même communauté, a indiqué Mme Perez. La migration contribue, également, à la fuite des cerveaux, a-t-elle ajouté. Par ailleurs, la conférencière a mis l'accent sur le rôle de la femme migrante qui représente 49pc des migrants dans le monde soulignant que des études ont montré que les femmes investissent leurs fonds dans l'éducation de leurs enfants.