Avoir des ambitions mais surtout en avoir les moyens… Le 1er producteur mondial de cacao (ça rapporte gros en ce moment) et 3e exportateur mondial de café montre les muscles. La Côte d'Ivoire siffle la fin des pépins dans l'approvisionnement en électricité : Elle a décidé de décaisser 5 000 milliards FCFA (quelque 8,3 milliards de dollars) pour régler tous ses problèmes d'ici 2030. L'annonce a été faite hier jeudi 6 juin par le ministre des Mines, du Pétrole et de l'Energie, Mamadou Sangafowa-Coulibaly. Du pétrole qui coulera à flot prochainement et générera beaucoup de recettes, à ajouter à la manne des mines. Ce qui explique sans doute ce financement colossal. Les Ivoiriens souffrent beaucoup du fait que la production électrique soit principalement thermique, contrairement à un pays comme le Kenya dont 92% de l'électricité consommée proviennent des énergies renouvelables. Alors quand le gaz manque, parce que rare et cher sur le marché mondial, la Côte d'Ivoire trinque. C'est ce qui est arrivé cette année, une situation indigne de la première économie de la zone CFA, avec son PIB de 86,91 milliards de dollars. Alors aux grands maux les grands moyens, Abidjan dépensera sans compter. Le ministre, qui a pris la parole lors du point de presse «les Rendez-vous du Gouvernement», a tenu à rappeler qu'entre 2011 et 2023 une enveloppe de 1700 milliards FCFA a été dégagée pour la production, le transport et la distribution de l'électricité. Cet investissement a permis aux citoyens d'avoir un meilleur accès au courant, à plus de 70% en 2021, l'un des taux les plus conséquents en Afrique de l'Ouest. Mais ça reste insuffisant, Abidjan peut et doit mieux faire. La poussée démographique plus le tassement de l'approvisionnement en gaz ont fait exploser la demande, la chaîne n'a pas tenu. S'y ajoutent des pannes d'électricité chroniques «Au mois d'avril dernier, trois groupes de production d'une puissance cumulée de 653 MW étaient à l'arrêt, soit 21% de notre capacité totale de production», a argué Sangafowa-Coulibaly. Et puisque le défi énergétique est avant tout une affaire de sous le gouvernement va taper dans les caisses publiques. Le cap sera mis sur l'exploitation optimale du potentiel gazier du pays. Le ministre a fait état d'une kyrielle de décisions fortes, telles que l'accélération de l'exploitation des champs gaziers, l'installation de gazoducs pour faire la jonction entre la Côte d'Ivoire et les pays producteurs et consommateurs de gaz naturel, la mise en place d'infrastructures d'importation, de stockage et d'exportation de gaz naturel, etc. Bref, le visage du pays va changer complètement et la vie des citoyens avec.
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