L'Association des économistes tunisiens (ASECTU) a organisé aujourd'hui une conférence de presse à Tunis pour présenter son 7ème Colloque international qui s'organisera les du 6 au 8 juin 2011 parallèlement avec la 5ème Ecole doctorale à Hammamet. Le thème choisi pour cette année sera: Quel modèle de développement pour la Tunisie démocratique ? Ce colloque, organisé en collaboration avec l'Université Tunis El Manar, Laboratoire : Prospective, Stratégies et Développement Durable (PS2D), œuvre à contribuer à définir des pistes pour une nouvelle vision qui intègre les dimensions politiques, économiques et sociales de la Tunisie nouvelle dotée d'une économie de création et d'innovation afin de répondre aux aspirations des révolutionnaires et refonder ses relations avec le reste du monde. Après la première période d'espoir et d'enthousiasme, le processus de transition s'annonce, en Tunisie, semé d'embûches dont la direction n'est pas définie a priori. Les expériences de transition à l'Est ou dans d'autres pays nous ont appris que les prises de décisions dans les premiers temps des ruptures politiques sont décisives et orientent les trajectoires historiques ultérieures des sociétés. L'importance des changements institutionnels sera décisive. Il est donc urgent de prendre dès, aujourd'hui, les décisions pertinentes et structurelles qui engageront une transformation de la société tunisienne dans la bonne direction. La rupture avec des régimes autoritaires libère des forces sociales qui expriment, souvent, de façon éclatée, des revendications légitimes qui dépassent de loin les capacités de réponses des états engagés dans la transition. Il est nécessaire de refondre rapidement les instances de discussion, les espaces de débats publics, et les institutions de médiation permettant de réguler les conflits d'intérêts et les revendications sociales. En Tunisie, comme dans la très grande majorité des cas, le chômage, la pauvreté, la marginalisation et l'exclusion ont été un facteur essentiel de la chute du régime dictatorial. Comment restaurer l'économie, rétablir la confiance, redonner l'espoir et répondre aux attentes sociales et démocratiques ? Une croissance faible et volatile est souvent accompagnée d'une régression dans la répartition des revenus. Une redistribution sans croissance provoque, le plus souvent, des tensions politiques et sociales et doit être, tôt ou tard, payée. C'est la raison pour laquelle la réduction de la pauvreté ne peut réussir que si elle débouche sur une croissance soutenue et durable, sur la création d'emplois et sur la protection des vulnérables.