Tout le monde sait que l'ignorance est une infirmité. Mais quand il s'agit de présidence de la république, l'ignorance est carrément un naufrage. Les chats noirs de Carthage ne cessent de montrer, à qui éprouve bien la charité de les entendre, leurs sorties de route en matière de communication, de connaissance, voire même de culture générale. Au palais présidentiel, on n'est plus à une bourde près, on en fait la collection. La dernière en date, massacrant le nom du souverain pontife de l'église catholique, est d'une énormité sans nom (C'est le cas de le dire). Affubler le Pape actuel de « Francis II » alors que l'évêque de Rome, monarque temporel de l'Etat du Vatican, s'appelle « François », de son vrai nom Jorge Mario Bergoglio (archevêque argentin), ce n'est plus une erreur mais une hérésie, frisant l'incident diplomatique. « Francis II » ?? A se demander où les apôtres de la présidence sont allé chercher un tel patronyme. Aux dernières nouvelles, à chapelle Sixtine, les grands prêtres de Rome s'arrachent les cheveux, les moines déchirent leurs habits. L'erreur est humaine, dirait-on, mais quand il est question de la présidence de la république, ce genre de bévue est irrecevable à divers titres. Voilà bien un crime de lèse-majesté. Mais bon, l'opinion publique est habituée aux frasques et autres facéties de Carthage où le fracas des casseroles est assourdissant et où le goût de la farce a pris le pas sur l'impératif de justesse. Là-bas, la rectitude est un vilain défaut, on ne déplore aucune remise en question, on adore se mêler les pinceaux et faire d'un impair deux coups. Droits dans leurs bottes, fidèles à leur gabegie, les chats noirs de Carthage n'ont pas conscience que, par de telles gaffes, ils ravalent le prestige de l'Etat et souillent lourdement la fonction présidentielle, beaucoup plus qu'elle n'est encrassée. A leur décharge, les pauvres, n'en savent rien !!