L'alerte rouge est décrétée à Pyongyang. Kim Jong-un, la frousse aux fesses, a pris sitôt ses pieds à son cou pour s'engouffrer dans son Bunker, et ce suite au communiqué publié Mercredi 13 Février 2013 par le président de la république condamnant fermement le dernier essai nucléaire de la Corée du Nord, considéré comme une menace contre la paix et la sécurité dans la région. Moncef Mazouki a grincé des dents et renversé la table, poussant la hargne jusqu'à traiter de voyou le régime en place à Pyongyang, les nord coréens font profil bas, tremblent jusqu'aux os ! Diplomatie à deux balles ! Le président de la république navigue à vue en la matière et risque d'être pris dans le piège qu'il a lui-même malencontreusement mis en place. Il a mis gratuitement sur son dos une grande pression. Autrement dit, pour être conséquent avec lui-même, et à l'égard de la communauté internationale et de l'opinion publique mondiale, Moncef Mazouki serait tenu d'afficher la même position par rapport au dossier nucléaire iranien et contre tout essai que Téhéran entreprenait. Le cas échéant, en joignant forcément le camp occidental anti-iranien, La Tunisie est-elle en position de s'opposer ouvertement à l'Iran ? Pourquoi se plomber irrémédiablement les ailes au lieu de se réserver une marge de manœuvre et de repli ? Vouloir, au mépris du bon sens et de la logique politique, de passer pour un bon élève de la communauté international et d'apporter, sans aucune contrepartie, son poing pour punir un cancre tout désigné n'est ni sage ni fructueux. Quel est l'intérêt de la Tunisie de mettre le doigt dans cet engrenage où les enjeux géopolitiques et économiques la dépassent de loin alors que personne ne lui demandait rien. Est-il politiquement sensé de prendre position sur un sujet controversé et non moins grave de l'agenda international sans prendre la peine de tâter le pouls des voisins, notamment l'Algérie. Il est quand même malheureux de constater que, depuis l'intronisation de la Troïka, notre politique extérieure n'a jamais tenu en ligne de compte cet important élément. Entre effets d'annonce et offensives de charme, la diplomatie tunisienne, sous Moncef Mazouki, a perdu ses constantes et ses lignes de mouvement, inscrivant désormais ses actions, d'une manière contreproductive et à contrenature, dans la guerre d'alliances et d'axes et les courses au leadership et au partage qui sévissent actuellement à travers le monde, sans intégrer la dimension régionale ni valoriser l'intérêt national. Aucun recul et aucune vision, rien que de grands écarts ! Au lieu d'œuvrer à désamorcer les mines anti-personnelles et les bombes à retardement (violence, crise socioéconomique, blocage politique, guerre partisane, dérapage sécuritaire, chaos,....) qui infestent la Tunisie, ruminant une déflagration que tous les tunisiens craignent, le président de la république, complètement déconnecté de la réalité tunisienne, toujours coincé dans sa bulle, dégage en touche et préfère, toubib comme il est, rester au chevet de la Corée du Nord et apporter son bistouri diplomatique au service de la santé nucléaire mondiale. Commençons à balayer devant nos portes, bouchées d'immondices et de gravats, avant de plancher sur les détritus des autres. Moncef Mazouki aurait beaucoup mieux fait de se pencher sur les armes, les groupes armés, la montée de la violence et les appels au meurtre et l'assassinat politique que de porter son attention sur les armes, nucléaires ou non, de la Corée du Nord. A moins que Moncef Mazouki s'efforce à faire bonne figure à l'échelle internationale alors que, sur le plan interne, le visage politique et institutionnel qu'il arbore ne brille guère par une quelconque beauté. Un exercice de style et d'acrobatie aussi fumeux que fâcheux ! Comme disait Talleyrand « Il croit qu'il devient sourd parce qu'il n'entend plus parler de lui« . On n'en dira pas mieux s'agissant de notre régent de Carthage.