Il semblerait qu'il y ait de l'eau dans le gaz, entre les partenaires de la Troïka, au pouvoir. Comme ça, d'un seul coup, les deux figurants du groupe se seraient sentis pousser des ailes. Ainsi, on a eu droit ce jeudi, à un défilé d'annonces et de contre-annonces. Au départ, il y a eu Touhemi Abdouli, le membre du bureau politique du parti Ettakatol qui a annoncé que le parti a tenu une réunion mercredi 16 janvier en vue de discuter si Ettakatol continuera à faire partie de la troïka au pouvoir ou pas et ce, après que les évaluations aient révélé des lacunes qui imposent l'élargissement de la coalition gouvernementale. A noter, au passage, que ce parti compte pas mois de 7 ministres et secrétaires d'Etat au sein du gouvernement actuel. Ensuite, ce fut au tour du porte parole d'Ettakattol d'expliquer que son parti voulait élargir le gouvernement à travers le remaniement ministériel et élargir par conséquent le consensus. Or il se trouve que Ettakatol n'est pas sur la même longueur d'ondes avec certains dirigeants des partis de la troïka au pouvoir qui ne veulent pas faire de compromis d'autant plus que les indicateurs ne sont pas rassurants. Mohamed Bennour a indiqué qu'il y a des différends qui ont surgi ces derniers temps et qui vont à l'encontre de la volonté du parti, précisant que la rédaction de la constitution va trainer encore en l'absence de consensus. Il a souligné que le retrait de la coalition au pouvoir est envisageable mais la décision n'est pas encore prise. Par ailleurs, Abbou et compagnie, ne cesse de vociférer que le CpR serait sortant de la coalition à cause de l'entêtement d'Ennahdha d'accaparer les ministères de souveraineté. On a même osé parler sur certaines ondes radio de « coup d'Etat » en douce, pour désarçonner Ennahdha qui se retrouverait en minorité, donc en illégitimité. Après ce fut Fathi Ayedi, le président du conseil ‘Choura' du mouvement Ennahdha qui y est allé de sa tirade sur les ondes de Mosaïque Fm, pour déplorer que tout éventuel retrait d'Ettakatol de la Troïka ne servait pas les intérêts du pays. Et d'ajouter qu'une date butoir pour l'annonce du remaniement avait été fixée pour le 22 janvier. Il y a eu ensuite des chuchotements de couloirs, comme quoi, ça chauffait au cours de la réunion du bureau exécutif d'Ettakattol ce jeudi soir, et qu'il était question de présenter la démission collective de tous les ministres du parti, chose que ne voulait pas entendre Mustapha Ben Jaafer, obligé qu'il était de préserver ses chances pour un éventuel passage par la « case Carthage ». Il aurait même été question d'un certain accord entre Ettakattol et Ennahdha en vue de confier le département des affaires sociales au nahdhaoui Abdellatif mekki, et en contre partie, le parti de Ben Jaafer hériterait d'un ministère régalien... Bref, beaucoup trop de bruit et de pseudo fuites pour... rien de palpable ou de concret. A croire que tout ce cirque qu'on nous sort en ce moment précis, c'est juste pour expliquer un nième ajournement de l'annonce du remaniement, auquel tout le reste du processus semble suspendu ! De toutes les manières, le tunisien moyen semble ne plus attendre grand de ce gouvernement ni du prochain. La seule chose qu'il espère d'un remaniement, si jamais remaniement il y aura, c'est de voir, finalement, les choses bouger. Dans quel sens, ça va bouger ? A la limite il s'en fout, pourvu seulement, que ça bouge !