Cheikh Abdelfattah Mourou a indiqué qu'il ne souhaite pas que l'Arabie Saoudite extrade le président déchu Zine El Abidine Ben Ali, parce que cet homme représente un ex-chef d'Etat, et son retour en Tunisie, dans ces circonstances, provoquera “une confusion dont nous n'avons pas besoin en ce moment”. Mourou a ajouté que “les motifs de son extradition sont ternes, puisqu'il est condamné dans des affaires du droit public, pas dans des affaires politiques “. Mourou a ajouté que la meilleure solution pour le moment, c'est que Ben Ali reste à l'extérieur du pays, affirmant que ” l'Arabie Saoudite a le droit d'accorder à Ben Ali et à sa femme l'asile politique, mais n'a pas le droit de laisser Leila Trabelsi insulter la Tunisie à travers les médias ». Ces déclarations ont été faites par Mourou lors d'une interview accordée au journal “Achourouk algérien » publié le 17 juillet 2012. Mourou a critiqué également la performance du Gouvernement de Hamadi Jebali indiquant qu' « il manque d'expérience ». Concernant l'affaire de l'extradition de Baghdadi Mahmoudi, ex-Premier ministre libyen, Mourou a fortement défendu la décision du Gouvernement jugeant l'intervention de Moncef Marzouki, président provisoire de la République d'injustifiable étant donné qu'il a «outrepassé ses prérogatives en raison de son interférence dans une affaire d'ordre purement juridique ». Mourou n'a pas nié la présence d'un accord pour l'extradtiion de Mahmoudi mais cet accord n'est pas financier : « il s'agit d'un accord politique selon lequel Mahmoudi aurait accepté de donner tous les comptes secrets de l'argent de Kadhafi en échange d'un procès équitable ou de sa libération ». En ce qui concerne le 9ème congrès du parti du mouvement Ennahdha, qui a eu lieu récemment, Mourou a déclaré que: « des dirigeants ont voulu m'élir à la tête d'Ennahdha en remplacement de Ghannouchi sans prendre mon avis… Mais je n'ambitionne jamais d'être dans ce poste». Le membre du conseil de la Choura au mouvement Ennahdha a ajouté dans sa déclaration que : « Ghannouchi est l'unique apte à succéder Youssef Qaradawi, président de l'Union Internationale des Savants Musulmans (oulémas) qui souffre d'un malaise et doit se reposer selon quelques médias. Je pense que Ghannouchi est le mieux placé pour lui succéder ». Les salafistes doivent s'intéresser aux valeurs réelles de l'Islam L'invité du journal « Achourouk algérien » a critiqué les salafistes en affirmant qu' « ils s'accrochent à des choses superficielles et négligent l'esprit réel de la religion». Ajoutant : « Ils devraient accorder plus d'attention à la situation de la nation et au progrès des pays islamiques qui souffrent encore de la dépendance à l'Occident au lieu de se concentrer sur des questions frivoles ». Mourou a saisie l'occasion pour critiquer la tendance du discours violent des salafistes en Tunisie, précisant qu'ils représentent une menace pour la patrie, car ils appellent à la violence et la haine entre les individus et forcent les gens à suivre un certain comportement. Essebsi est le vieillard de la politique et Marzouki est un homme de droits par excellence Décrivant un nombre de responsables politiques tunisiens comme Béji Caïd Essebsi, ex-Premier ministre, Me Mourou a déclaré qu': «Il s'agit d'un vieillard de la politique qui est infatigable», tandis que Moncef Marzouki est « un excellent militant de droits de l'homme ».