Le second tour de la présidentielle égyptienne, les 16 et 17 juin 2012 , opposera le candidat des Frères musulmans Mohammed Morsi à l'ancien premier ministre de Hosni Moubarak, l'ex-général Ahmed Chafik, annonce la commission électorale, lundi 28 mai. Selon ses chiffres, le taux de participation au premier tour du scrutin s'est établi à 46%. Citant une source anonyme, l'agence de presse officielle MENA affirme que tous les recours concernant le premier tour, organisé les 23 et 24 mai, ont été rejetés par la commission électorale. Le nationaliste Hamdeen Sabbahi arrive en troisième position. Viennent ensuite l'islamiste modéré Abdel Moneim Aboul Foutouh et l'ex-ministre des affaires étrangères Amr Moussa. Au total, douze candidats étaient en lice pour cette première présidentielle depuis la chute de Hosni Moubarak. La perspective d'un second tour entre Morsi et Chafik avait déjà été annoncée par les décomptes officieux établis par les médias et la plupart des équipes de campagne, qui créditent les deux hommes d'environ 25 % des voix chacun. Morsi a bénéficié du soutien du puissant réseau militant de la confrérie, qui vaut aux Frères musulmans de détenir déjà près de la moitié des sièges de députés. Chafik, qui, outre ses fonctions sous Moubarak était l'ancien chef d'état-major de l'armée de l'air, est accusé par ses adversaires d'être l'homme des militaires qui dirigent le pays depuis février 2011. Il a fait campagne sur le thème du retour à la stabilité, cher à de nombreux Egyptiens après quinze mois d'une transition tumultueuse. Ce duel heurte ceux qui, parmi les 50 millions d'électeurs égyptiens, se méfient tout autant de l'instauration d'un régime islamiste que d'un retour d'un Etat laïque autocrate soutenu par l'armée. Beaucoup d'entre eux pourraient choisir l'abstention pour ne pas avoir à trancher entre deux solutions qu'ils rejettent.