Les étudiants de deuxième année cycle préparatoire intégré Réseaux Informatiques et Télécommunication à l'Institut National des Sciences Appliquées et de Technologie (INSAT) ont observé, vendredi 27 avril 2012, une grève générale au sein de leur département. Ils ont protesté contre la décision prise par le conseil scientifique de diminuer le taux de passage au cycle d'ingénieur, initialement de plus de 80%, à seulement70%. Toutefois, la manifestation pacifique observée par les étudiants soutenus par des professeurs a pris une mauvaise tournure quand l'étudiant Mohamed Aziz Taga, délégué de la section réseaux et télécommunication a été agressé verbalement par le directeur de l'Institut. L'étudiant offensé, a perdu conscience lors de la dispute et a été secouru par ses collègues qui l'ont transporté à l'hôpital de l'Ariana. Le directeur a refusé d'appeler un médecin ou la protection civile et a demandé aux autres étudiants de le faire sortir dehors. «Le directeur de l'institut a tenu des propos injurieux et blasphématoires. Il a pris nos cartes d'étudiants et nous a ordonné de quitter l'institut », ont déclaré quelques étudiants. Mais les étudiants de la deuxième année à l'INSAT n'ont pas arrêté de scander : « Nous refusons un tel scandale, de subir un sort qui pourrait nuire à notre avenir, nous réclamons notre droit légitime d'avoir toutes les chances de passer au cycle d'ingénieurs ». Notons que ces étudiants ont envoyé au ministère de l'Enseignement supérieur et de la recherche scientifique une pétition avec 1000 signatures il y a presque 3 mois et dans laquelle ils ont demandé la fixation du pourcentage à 85% au concours pour y avoir toutes les chances de passer. Vendredi 27 avril 2012, près de 200 étudiants ont observé un sit-in devant le ministère de l'Enseignement supérieur et de la recherche scientifique pour défendre leur cause et dénoncer les agressions perpétrées par les responsables de l'INSAT à leur encontre. Les étudiants voient que l'INSAT adopte un système de sélection très controversé. Ils considèrent qu'il broie une partie de ses étudiants, qui sont pourtant parmi les bacheliers les plus brillants du pays. « L'INSAT songe un peu trop à la renommée et au prestige de l'école mais pas assez aux horizons à ouvrir devant les futurs diplômés. On s'accroche encore à une image de grande école, mais cette image reste en totale inadéquation avec les réalités de notre pays. C'est aussi honteux de constater que les «dirigeants de l'institut» pensent qu'en diminuant le pourcentage de passage au cycle d'ingénieurs, la réputation de l'INSAT va s'améliorer alors qu'il n'a pu acquérir ce prestige que grâce à ces générations d'ingénieurs cultivés et brillants qu'il offre en toute générosité à la Tunisie et par le niveau de son enseignement » ont-ils indiqué. Actuellement, les étudiants de la deuxième année cycle préparatoire intégré Réseaux Informatiques et Télécommunication sont en attente de la réponse du ministère de tutelle prévue le samedi 05 Mai 2012.