Un émissaire de la Chine doit rencontrer ce samedi Bachar al Assad à Damas pour tenter de contribuer au règlement de la crise en Syrie, où les forces du régime continuent de bombarder les villes rebelles, comme Homs. Avec la Russie, la Chine a opposé le 4 février son veto à un projet de résolution du Conseil de sécurité des Nations unies destiné à appuyer les plans de la Ligue arabe, lesquels prévoient la mise à l'écart de Bachar al Assad. Les deux pays ont encore voté jeudi 16 février, contre un texte similaire mais sans valeur contraignante adopté par l'Assemblée générale de l'Onu. A son arrivée vendredi à Damas, Zhai Jun, vice-ministre chinois des Affaires étrangères, a dit qu'il s'emploierait à “jouer un rôle constructif” et à “fournir une contribution” à la recherche d'une “solution appropriée au problème syrien”, a rapporté l'agence officielle de presse Chine nouvelle. Outre Bachar al Assad, Zhai Jun doit rencontrer des opposants à Damas. Onze mois après le début du mouvement de contestation, l'opposition a fait état vendredi de manifestations hostiles au président syrien à travers le pays, y compris dans la capitale et à Alep, la grande ville du nord de la Syrie. Les forces de sécurité ont abattu au moins trois participants à l'un des plus grands rassemblements organisés à Damas, ont rapporté des opposants. Ces trois jeunes gens ont été tués dans l'après-midi après les prières hebdomadaires, alors que des milliers de personnes commençaient à manifester en sortant des mosquées du quartier de Mezze, près de la place des Omeyyades. A Idlib, près de la frontière turque, des habitants ont déclaré que des chars avaient été déployés tout autour de la ville à l'aube, ce qui leur fait craindre un assaut imminent. Les villes de Deraa et de Hama ont pour leur part été bombardées. A Homs, le pilonnage dure depuis deux semaines, en particulier sur le quartier de Bab Amro. Selon l'agence officielle de presse syrienne, Bachar al Assad, qui prévoit d'organiser un référendum constitutionnel le 26 février, a déclaré vendredi à un responsable mauritanien en visite à Damas que les réformes politiques “doivent avancer de concert avec le retour à la sécurité et à la stabilité et la protection des citoyens”. De leur côté, les pays arabes veulent que l'opposition syrienne s'unisse avant de la reconnaître comme l'autorité légitime représentant le peuple syrien, a déclaré hier le ministre tunisien des Affaires étrangères, Rafik Abdessalem.