Le principe de non ingérence orchestre les rapports de bonne diplomatie entre pays voisins. Ce principe qui date de 1830 veut que chaque pays respecte la souveraineté de l'Etat voisin. Plus qu'une entente de simple cordialité entre deux Etats, le principe de non ingérence va de pair avec le droit des « peuples à disposer d'eux-mêmes. Il est pourtant courant de voir un pays tel que la France de s'arroger un droit de regard dans la politique tunisienne ou des affaires d'opinions publiques. L'exemple le plus marquant est celui de la ministre des affaires étrangères Michèle Alliot-Marie qui proposait, pour paraphraser ses propos, le savoir faire de la France par l'envoi de ses forces de sécurités pour régler « les situations sécuritaires de ce type ». Mesurer tout le mépris dans ces propos, puisqu'elle était loin d'imaginer, que ce qu'elle sous-entendait être une petite agitation momentanée, voir une révolution aboutie et réussie. Petite erreur d'appréciation. L'actuel ministre des affaires étrangères, à également son avis à donner concernant l'affaire du viol à Aïn Zaghouan. Le journal Le Monde retranscrit fidèlement sa pensée « La France souhaite que les charges d'atteinte à la pudeur soient abandonnées. Nous suivons cette affaire avec la plus grande attention et la plus grande vigilance et nous espérons que les charges retenues contre elle seront abandonnées.»
Cette fois, c'est incontestablement, pour une noble cause. Seulement comment se fait-il que le même journal avance l'hypothèse, selon laquelle l'issue de cette affaire est déterminante pour l'instauration d'un Etat de Droit en Tunisie ? Des bavures policières dans un Etat ne font pas de cet Etat, un Etat qui envisage sa gouvernance en dehors des lois. Auquel cas l'affaire Rodney King en Amérique, qui a elle aussi fait beaucoup de bruit, aurait depuis longtemps avalisé votre hypothèse pour le moins tristement simpliste. Un Etat de droit en Tunisie nous construirons, n'en déplaise à ceux qui semblent en douter !