La Banque Centrale de Tunisie n'a vraiment pas été avare d'activité et de vitalité pour donner à son 50ème anniversaire l'éclat qui se doit et qu'il mérite. En effet, à l'occasion de ce cinquantenaire, les responsables à la tête de notre illustre et prestigieuse institution ont cru bon, utile et opportun d'organiser un symposium de première qualité. Le thème est d'actualité brûlante dans une période où les incendies financiers qui ont éclaté dans les places financières du monde entier ne semblent pas prêts à s'éteindre de sitôt. Pour revenir au thème sur le rôle des banques centrales dans les constructions régionales, nous retrouvons l'auditorium de la BCT, moderne et opérationnel, pour accueillir une pléiade de personnalités de haut rang, de participants de très grandes qualités professionnelles etd'intervenants connaissant leur sujet sur les bouts des doigts. Ils sont venus, invités de la Tunisie, de France, d'Allemagne, de l'Union Européenne, de l'Egypte, du Maroc, de la Libye, du Conseil de Coopération du Golfe… Notons, du côté tunisien, la présence de M. Hédi Jilani, président de l'UTICA, de plusieurs hommes d'affaires dont M. Sakhr Materi et de la quasi-totalité des premiers responsables de banques et autres institutions financières.
Le message d'ouverture M. Taoufik Baccar, Gouverneur de la BCT a pris la parole pour prononcer l'allocution de bienvenue et d'introduction que Son Excellence le Président Zine El Abidine Ben Ali a adressé aux participants à ce symposium (voir texte intégral dans la partie arabe p. 2). Le message du Chef de l'Etat a été axé autour des trois éléments clés suivants: - La Banque Centrale de Tunisie, acquis national et moteur du développement. - La gravité des impacts de la crise financière mondiale et leurs répercussions sur l'économie réelle dans le monde du fait des bulles provoquées par la quête du gain facile ont lourdement pénalisé le système financier international qui est devenu incontrôlable. - L'approche tunisienne, au long des 5 dernières années, basée sur la prudence, le pragmatisme et la conviction que l'argent est un outil pour le développement et non une fin en soi, vient d'apporter les résultats escomptés. L'actuelle crise a démontré la pertinence de ces choix.
Interventions de qualité L'ensemble des communications présentées ont mis l'accent d'une façon particulière sur les rôles des banques centrales dans l'objectif de contribuer à la réalisation et la mise en place d'assise de coopération ou d'union. M. Ghristian Noyer, Gouverneur de la Banque de France a parlé du rôle des banques centrales et de la Banque Centrale Européenne dans l'Union Economique et Monétaire (UEM). Pour sa part, M. Dacoury Tabley, Gouverneur de la BCEAO a abordé le rôle de la Banque Centrale des Etats de l'Afrique de l'Ouest pour l'intégration monétaire entre les Etats de la région. M. Philippe de Fontaine Vive, vice-président de la Banque Européenne d'Investissement a parlé de la promotion de la croissance et la stabilité. Le Docteur Jassem Al Mannaï, Président-Directeur Général du Fonds Monétaire Arabe a présenté le rôle du Fonds dans la mise en place de l'Union Monétaire des pays du Conseil de Coopération du Golfe. Nous nous sommes limités, à titre indicatif, à ces interventions. D'autres ont eu lieu pour le grand bonheur des participants.
Débats détendus C'est tout à fait normal. Quand on est entre collègues, confrères et homologues, les débats ne peuvent être que fructueux dans une ambiance, parfois, bon enfant. Quand le Gouverneur de la Banque Centrale du Maroc parle de difficultés d'intégration monétaire maghrébine, il ne trouve mieux que le style imagé du football pour expliquer que la tactique impose de passer par les côtés pour arriver au but si l'axe central joue en bloc. Ainsi, le processus d'intégration monétaire maghrébine peut se faire par palier avec deux partenaires au début qui créeront l'effet d'entraînement. Pour son homologue libyen, il est d'une importance capitale que la partie marocaine commence déjà par honorer ses engagements financiers pour la Banque Maghrébine d'Investissement qui sera un outil performant dans la réalisation de l'intégration économique maghrébine. Pour leur homologue égyptien, la grande réussite résiderait dans la création de l'Union de l'Afrique du Nord (Egypte incluse, bien sûr) qui donnerait naissance à un ensemble homogène, compact et imposant avec une population de plus de 140 millions d'habitants. Mais il faut, insiste-t-il, féliciter honnêtement la Tunisie pour sa politique financière réussie et lui rendre hommage pour le fait qu'elle a constitué le seul marché financier arabe qui ait pu enregistrer une évolution en pleine crise mondiale. En conclusion, faute de pouvoir couvrir en quelques lignes l'ensemble de cet événement, il est permis de dire que ce symposium s'est imposé par son professionnalisme, sa technicité et son ambiance franchement détendue. M. Taoufik Baccar, Gouverneur de la BCT et hôte pour cette rencontre s'est distingué par son omniprésence, ses qualités humaines, son sens aigu de communicateur et sa parfaite connaissance des sujets et des hommes.
A notre BCT, nous souhaitons un joyeux anniversaire.