Depuis le 14 Janvier, la Tunisie vit au rythme des sit-in, manifestations, et grèves. Les manifestants portent des revendications politiques, sociales, et économiques. Loin de juger la légitimité de ces demandes, le droit de manifester et de revendiquer, reste un droit sacré et doit être respecté. Les 3 gouvernements qui sont passés, ont répondu dans la limite du possible à certaines demandes politiques, et le train de réformes et de rupture avec le passé, continue. On croyait que cette vague de grèves et de manifestations va s'arrêter, et que c'est une réaction normale après 23 ans de silence, mais la situation semble s'empirer et la cadence monte crescendo. Cette situation a un grand impact sur l'économie et menace de ruiner le pays, s'il ne l'est pas déjà. Un seul mot d'ordre doit être adressé à tout le monde: ASSEZ!!!
La sonnette d'alarme est déjà tirée Les évènements se succèdent, et entre les mauvaises et les moins mauvaises nouvelles, on a l'embarras du choix. Chaque jour les rapports sur l'état de l'économie tunisienne, ne donnent pas de quoi être optimiste sur le futur. Le plan de relance économique mis en œuvre la fin de la semaine dernière et présenté par le ministre des Finances, indique en lui l'ampleur de la gravité. La croissance économique prévue était de 5,4% en 2011, elle ne sera que comprise entre 0 et 1% selon le scénario le plus optimiste. Certaines analyses tablent sur une croissance négative, avec tout ce que ceci implique de perte d'emplois et de création de richesse. Une situation inédite dans notre pays, même dans les pires crises. Ce n'est plus un épouvantail pour faire peur, comme s'hasardent certains détracteurs de la stabilité du pays, mais c'est une réalité à laquelle on doit faire face avec sérénité. Malheureusement, le gouvernement ne communique pas sur la gravité de la situation économique du pays, avec clarté et transparence, et il faut le comprendre. Les dossiers chauds ne manquent pas: l'instabilité politique, les problèmes sociaux, la guerre en Libye, les problèmes sécuritaires, un tourisme en berne, les émigrés venant de Libye, les immigrés tunisiens vers l'Italie… Les membres du gouvernement ne savent pas par quel dossier commencer et comment le traiter, surtout que la majorité d'entre eux n'ont pas d'expérience dans ce genre de crises. Ce sont des technocrates, qui étaient chargés de dossiers techniques bien précis. La tâche du gouvernement n'est pas du tout de toute aisance. Malgré les efforts de l'actuel ministre du commerce et du tourisme pour redynamiser le secteur touristique et redonner confiance aux tours opérateurs, la situation ne semble pas bouger d'un cran. L'investissement, national et étranger est en recul, avec 1,4%, ce qui handicape les efforts pour la création d'emplois, voire maintenir ceux déjà existant.
Les mouvements sociaux mettent les bâtons dans les roues Le lot des mauvaises nouvelles pour l'économie tunisienne, ne cesse de croitre, avec chaque jour l'annonce de fermeture d'usine et de pertes de nouveaux emplois. Ces pertes d'emplois sont causées par la situation économique et sécuritaire du pays, mais aussi sous la pression des revendications syndicales et sociales, qui ne sont pas du tout opportunes à ce moment. Selon un récent bilan publié par le ministère de l'industrie et de la technologie, 154 sociétés dans les secteurs de l'industrie et de l'énergie ont connu de graves dégâts, ayant entrainé la perte de 10 milles postes d'emplois. 75 entreprises ont subi un saccage et destruction totale ou partielle de leurs équipements. Ces entreprises emploient quelques 3.676 personnes. 43 entreprises employant 4866 personnes ont vu la réduction de leur activité pour des raisons non sociales. 36 autres, employant 1.629 personnes, ont connu des problèmes pour des revendications sociales. Ces statistiques n'ont pas pris en considération la fermeture de l'entreprise française JAL qui employait 4500 personnes, suite à la séquestration de son directeur général par les employés et certaines personnes étrangères à la société. Ni la fermeture de la cimenterie de Gabès, propriété d'un investisseur portugais, suite au blocage de l'activité de production, et l'entrée des camions pour l'approvisionnement. Les exemples de ce genre ne manquent pas et ne figurent même pas dans les statistiques publiées, qui doivent être révisées quotidiennement. Chose qui aggrave encore plus la situation de l'économie tunisienne et met chaque jour des centaines d'employés au chômage. On croit que l'UGTT ne maîtrise plus ses troupes, puisque la plupart de ces grèves et manifestations sont conduites par des syndicats, et n'ont pas donné de préavis de grèves. On en a assez de cette situation qui dénote d'une irresponsabilité certaine et d'une ignorance de la réalité de l'économie tunisienne et le point de gravité qu'elle a atteint. Si ce mouvement continue, le pays risque la faillite. Une situation que personne, soucieux de ce pays, ne veut atteindre. Ceci revient à payer très cher le prix de la révolution, au moment où on peut limiter les dégâts, si toute la force ouvrière se mette au travail pour compenser les pertes accusées, et puis revendiquer. La raison semble absente, et la mentalité du «sauve qui peut» domine la vie économique. On doit aider ce gouvernement à traiter les dossiers les plus urgents, au lieu de l'accabler de dossiers qui dispersent son activité. ASSEZ.