La célébration de la Tunisie à Nice, tout au long de l'année 2009, entre dans le cadre du lancement de manifestations du Réseau des Villes EUROMED, dont la présidence est assurée par Christian Estrosi depuis le 21 novembre 2008. Cette initiative permet de donner une dimension supplémentaire aux nombreuses relations de jumelage que le Ville de Nice entretient, mais aussi d'optimiser la politique internationale de la ville, en honorant tout particulièrement un pays.
Nice devient le théâtre d'une formidable aventure franco-tunisienne qui permettra de mettre en exergue tout le dynamisme et la compétitivité de la ville, dans tous les domaines, aussi bien économiques et culturels que sportifs. Les villes de Sousse, Carthage et Tunis sont aussi associés à ce projet qui permettra à deux peuples de se rapprocher, de mieux se connaître, d'échanger, et de s'enrichir. Nice est ravie de pouvoir engager ce partenariat fructueux, notamment au regard de l'importante communauté tunisienne présente à Nice. Année de la Tunisie à Nice 2009
Introduction
LE RESEAU EUROMED
La ville de Nice est depuis longtemps tournée vers les pays méditerranéens grâce aux actions à l'international qu'elle mène dans le cadre de la coopération décentralisée. Les relations qu'elle entretient depuis longtemps avec ses partenaires méditerranéens constituent un patrimoine commun de savoir-faire et de connaissance qui se doit d'être valorisé.
Depuis 1995, des instruments de dialogue politique ont été mis en place, favorisant la coopération euro-méditerranéenne, tels que le processus de Barcelone, la politique européenne de voisinage (P.E.V.), et depuis le 13 juillet 2008, la création d'une Union pour la Méditerranée, qui permettent d'ouvrir de nouvelles perspectives intéressantes quant au rôle que peuvent jouer les collectivités territoriales européennes et méditerranéennes partenaires dans l'intégration méditerranéenne. La politique d'ouverture internationale, qui est, par tradition, celle de la ville de Nice, constitue, plus que jamais, une des priorités municipales. Nice se trouve au centre d'un réseau de villes jumelées qui assure sa présence dans divers pays de l'Europe du Nord et du Sud ; l'Europe centrale et orientale ; l'Amérique du Nord et du Sud ; l'Asie ; l'Afrique ;… Les jumelages ont pour objectif d'ancrer les échanges entre les villes partenaires, faisant ainsi vivre leurs diversités qui sont la richesse de notre continent. Ce groupe des villes Euromed, qui fait partie du réseau Cités et Gouvernement Locaux Unis, a été créé par la Ville de Bordeaux en 2000, s'appuyant sur les conclusions de la troisième conférence euro-méditerranéenne des ministres des affaires étrangères, qui s'est tenue à Stuttgart les 15 et 16 avril 1999, et qui encourageait les collectivités locales à s'engager dans le partenariat euro-méditerranéen. Les ambitions de cette commission, qui comprend aujourd'hui 39 villes européennes et 39 villes méditerranéennes, étaient d'initier un dialogue réel et interactif entre des cités des côtes Nord et Sud de la Méditerranée, et le développement des projets innovants entre nos villes au sein du groupe Euromed.
La Municipalité niçoise a participé activement aux réflexions et aux actions de ce groupe, ce qui lui a permis d'obtenir le poste de Vice-Présidente pour la Région Europe en juin 2004.
LA FRANCE ET LA TUNISIE – RELATIONS POLITIQUES
Nos relations sont caractérisées par des liens historiques anciens, une coopération active dans tous les domaines, un important volume d'échanges commerciaux et une large convergence de vues sur les principaux sujets internationaux et régionaux d'intérêt commun. Les atouts dont dispose la Tunisie en termes économiques et politiques continuent de lui conférer aux yeux de la France un rôle important pour la stabilité du Maghreb et pour la poursuite de la construction euro-méditerranéenne.
La visite d'Etat du Président Chirac à Tunis en décembre 2003 a donné une nouvelle dynamique à la relation bilatérale. Les visites ministérielles qui ont suivi (dont celle du Premier ministre français en janvier 2005, puis de son homologue tunisien à Paris en mai 2006) ont permis de réaffirmer notre soutien à la Tunisie dans sa démarche d'ancrage à l'Europe, d'élargir le champ de notre coopération et de stimuler les investissements français dans le pays.
La visite de travail du Président de la République les 10-11 juillet 2007 a permis de confirmer l'excellence de nos relations. Elle a été suivie par une visite d'Etat du 28 au 30 avril 2008, dans le cadre de laquelle de nombreux accords ont été signés. Un accord de coopération pour le développement des utilisations pacifiques de l'énergie nucléaire a été paraphé. L'accord relatif à la gestion concertée des migrations et au développement solidaire, le premier signé avec un pays du Maghreb, témoigne d'une nouvelle approche des échanges migratoires entre nos deux pays.
LA FRANCE ET LA TUNISIE – RELATIONS ECONOMIQUES
La France est historiquement l'un des tout premiers investisseurs étrangers en Tunisie. Elle se place au 1er rang pour le nombre d'entreprises établies en Tunisie (1200) et pour le nombre d'emplois créés (106 000). L'implantation de nouvelles entreprises se poursuit à un rythme élevé, avec près de deux nouvelles entreprises par semaine. En 2007, 91 entreprises françaises se sont établies en Tunisie.
Sur la période récente, le montant moyen annuel des investissements français en Tunisie a avoisiné 90 M€ (environ 92 M€ en 2007). Après avoir été concentrés dans le secteur textile-habillement, les investissements français se sont développés au cours des dernières années dans les industries mécaniques, électriques et électroniques, plus récemment encore dans la plasturgie et le secteur aéronautique. La France est le premier partenaire commercial de la Tunisie, demeurant son premier fournisseur (avec une part de marché de 21,4%) et son premier client (32,1% des exportations tunisiennes sont destinées au marché français). La Tunisie se place au 23ème rang pour les échanges bilatéraux de la France (la Tunisie est notre 23ème client et notre 21ème fournisseur).
La valeur globale des échanges bilatéraux a atteint en 2007 le niveau historiquement élevé d'environ 7Mds€. Le renouvellement de l'accord cadre de partenariat économique et financier à l'occasion de la visite d'Etat a permis d'adapter notre coopération bilatérale à l'évolution du contexte économique.
COOPERATION CULTURELLE, SCIENTIFIQUE ET TECHNIQUE La coopération française se transforme depuis quelques années, afin de s'adapter aux évolutions tunisiennes. En 2007, trois grandes priorités sectorielles ont concentré près de 90% des crédits de coopération : l'enseignement supérieur et la recherche, la modernisation de l'appareil administratif et le soutien à la francophonie. Cette rationalisation fait apparaître l'importance des liens intellectuels et culturels qui n'ont pas cessé de se renforcer grâce à la politique d'échange et de mobilité voulue de part et d'autre. C'est la raison pour laquelle, la coopération française continue à réserver, dans ses programmations, un volume encore important de crédits pour financer des bourses d'études, au niveau du troisième cycle universitaire et des grandes écoles d'ingénieurs et de commerce, complétant ainsi l'effort financier remarquable consenti par le gouvernement tunisien. Le renouvellement de l'accord de coopération en matière de tourisme à l'occasion de la visite d'Etat témoigne du dynamisme de la coopération bilatérale dans ce secteur fondamental de l'économie tunisienne. La coopération linguistique a pris une nouvelle ampleur en 2002 avec le démarrage d'un projet d'amélioration de l'enseignement du français à l'école de base et au lycée. Ce projet a été complété par l'adoption en octobre 2006 d'un projet de 3,3 millions d'euros pour la rénovation du français dans l'enseignement supérieur. Enfin, les établissements scolaires français de Tunisie complètent ce dispositif en accueillant, pour un peu moins de la moitié de leurs effectifs, les enfants des familles tunisiennes qui le souhaitent. Aujourd'hui, plus de 2600 enfants tunisiens effectuent leur scolarité au sein des établissements français en Tunisie. PROGRAMME DES MANIFESTATIONS 1/2 15 mai 2009 à 08h45 Conférence de presse pour le lancement de l'Année de la Tunisie à Nice (lieu : villa Masséna) 29-31 mai 2009 Semaine gastronomique tunisienne dans un établissement niçois, à l'Hôtel Radisson 12-14 juin 2009 Participation d'écrivains tunisiens aux tables rondes s'inscrivant dans le cadre du Festival du Livre de Nice 2009 20 juin 2009 Conférence sur les acquis de la femme tunisienne, suivi d'un défilé historique de « Carthage à nos jours » et d'un dîner 9-10 juillet 2009 Participation des villes tunisiennes à la première rencontre du Réseau des Villes Euromed Septembre 2009 Jumelage entre Nice et Sousse Signature du Pacte d'amitié Coopération bilatérale : échanges de fonctionnaires franco-tunisiens 27 septembre 2009 Concert de musique sacrée tunisienne et de stands sur l'artisanat tunisien au théâtre de Verdure PROGRAMME DES MANIFESTATIONS 2/2 Octobre 2009 Expositions de tableaux par des jeunes peintres tunisiens au Centre d'Animations et de Loisirs de la Madeleine Regard sur le cinéma tunisien avec projection de films tunisiens en présence de réalisateurs et d'acteurs tunisiens Novembre 2009 Rencontre sportive de haut niveau Célébration du changement et organisation d'une soirée musicale et organisation d'un gala à l'occasion des élections présidentielles Décembre 2009 Journée d'information économique et de partenariat pour la promotion des investissements en Tunisie, rencontres B to B et Conférence sur le thème économique
Conférence de presse « 2009, Nice célèbre la Tunisie » Vendredi 15 mai à 8 h 45– Ville Masséna Monsieur l'Ambassadeur de la République Tunisienne en France, Monsieur le Vice Président de l'Assemblée Nationale, Monsieur le Consul Général de Tunisie à Nice, Mesdames et Messieurs les élus, C'est une joie et un heureux devoir que d'honorer ce matin, par cette conférence de presse, la Tunisie à Nice. Cette mer qui nous sépare, dont le rivage n'est qu'à quelques dizaines de mètres de nous, est aussi celle qui unit la Tunisie et la France, et plus particulièrement Nice. Elle nous unit depuis trois millénaires, depuis la glorieuse époque où Carthage régnait sur la Méditerranée occidentale. Nos archéologues ont retrouvé des témoignages d'un commerce florissant entre notre région et les Carthaginois, avant que Rome ne s'impose ici comme à Carthage. De ce point de vue, nous qui sommes les descendants des Ligures et vous qui avez pour ancêtres les Puniques, partageons un même destin, celui d'avoir été conquis par Rome. Mais la Méditerranée maintenait les liens à travers les âges. Comme tous les voisins, comme tous les Méditerranéens, nous avons traversé des moments difficiles, des moments d'incompréhension, des moments de haine. Mais toujours, ce qui nous rassemblait a été plus fort que ce qui nous opposait. J'en veux pour preuve cette initiative visionnaire des ducs de Savoie, en 1632. Au plus fort de la crise opposant rive sud et rive nord de notre mer, ils envoyèrent une ambassade au bey de Tunis pour conclure avec lui un accord commercial, dont les bénéfices auraient irrigués nos deux régions.
Et l'ambassadeur porteur de cette belle intention, Pierre PELLEGNINO était un Niçois !
C'était un geste audacieux, à l'époque. Aujourd'hui, somme toute, dans un contexte différent, nous le renouvelons. Toutes deux riveraines de la Méditerranée, espace fragile et irremplaçable, la France et la Tunisie sont des partenaires exemplaires de ce que doit être une nouvelle relation tout autour de notre mer commune. La France et la Tunisie ont organisé une nouvelle approche de la question de l'immigration, sujet sur lequel la Tunisie fait à la fois preuve de courage et de volonté ; toutes deux enfin sont unies dans une même lutte contre le terrorisme. Les deux voyages du président de la République, Nicolas Sarkozy, l'accueil qu'il a reçu en Tunisie tant de la part du peuple que des autorités montrent combien les visions politiques de nos deux pays sont proches. Ce sont tous ces éléments qui nous ont conduit à vouloir mettre à l'honneur, ici, à Nice, et pour un an, la Tunisie, ses créateurs, ses décideurs économiques, sa culture et ses traditions. C'est ainsi qu'en juin, dans le cadre du Festival du livre, nous recevrons des écrivains ; en septembre, des musiciens et des artisans, en octobre, des peintres et des cinéastes, en novembre, des sportifs en décembre, des acteurs du monde économique. Le développement économique de la Tunisie est un fait marquant pour le bassin méditerranéen au cours de ces dix dernières années. Mais cela ne nous étonne pas. Nous connaissons bien la Tunisie ne serait-ce que parce qu'un accord de coopération décentralisée lie les Alpes-Maritimes et le département de Sousse depuis 2003. Nous connaissons bien la Tunisie parce que nous partageons aussi une richesse, le tourisme, dont on sait qu'elle contribue grandement à l'équilibre de la balance des paiements de votre pays. Je me suis même laissé dire que ce sont des carnavaliers niçois qui ont animé, des années durant, le carnaval de Sousse. C'est là une preuve de ce que nous pouvons faire ensemble. Nous retrouverons aussi Sousse au sein du réseau EUROMED, et nous entendons bien ainsi, par des actions très concrètes, faire progresser à notre niveau le grand projet méditerranéen porté par nos deux Présidents. Je suis en effet convaincu que le réseau EUROMED, dont j'ai l'honneur d'assumer la présidence cette année, est un outil-clé du développement de l'Union pour la Méditerranée. Il nous permet de nous rapprocher, au plus près du terrain, de construire des projets communs ancré dans la résolution de problèmes concrets, d'échanger des expériences sur des questions qui nous sont forcément communes, notamment en matière de développement économique durable et d'environnement. Avec Sousse, notre future jumelle, avec d'autres villes françaises mais aussi avec Tunis, Sfax, Mahdia, Nice entend bien jouer un rôle moteur, audacieux et imaginatif pour faire prospérer cette grande idée. J'aurai bien sûr l'occasion d'y revenir lors des cérémonies officielles de jumelage Nice-Sousse, en septembre, mais je veux insister aussi sur l'importance de la réunion du réseau de villes EUROMED, les 9 et 10 juillet. C'est grâce à des rencontres comme celle-ci que nous pourrons, nous, acteurs de terrain mais aussi législateurs, faire entrer dans une nouvelle phase la coopération entre les deux rives de la Méditerranée. Mais notre attachement à la Tunisie ne repose pas seulement sur ce qui se fait là-bas. Tous les jours, nous vivons avec la communauté tunisienne, ces femmes et ces hommes qui nous ont fait l'honneur de choisir les Alpes-Maritimes et Nice pour s'installer en France. Nous voyons leur ardeur au travail, leur audace dans l'entreprise, leur volonté de s'intégrer, leur souci d'apprendre, et aussi leurs qualités méditerranéennes de loyauté, de fidélité, d'honneur, de respect de la parole donnée. Tous les jours, avec eux, et souvent, aussi, ce qui n'est pas négligeable, dans la bonne humeur, nous travaillons ensemble à construire ici un meilleur avenir pour nos enfants, dans le respect de la culture et de la foi de chacun. Alors, somme toute, les succès que la Tunisie remporte sur le plan économique, la volonté que manifestent ses citoyens de prendre part au progrès et à la richesse de Nice, mais aussi à la valorisation et à la préservation de l'espace méditerranéen ne nous étonnent pas,. Nous reconnaissons en eux les descendants des audacieux Carthaginois qui, il y a trois millénaires déjà, travaillaient avec nos ancêtres ligures. Monsieur l'Ambassadeur, vous incarnez la communauté tunisienne de France. Votre métier d'avocat comme vos compétences en matière budgétaire et financière me portent à croire que vous serez sensible à la volonté de la ville de Nice de développer, par son prochain jumelage avec Sousse, nos partenariats économiques. Et si nos dossiers tardaient à se concrétiser, je ne doute pas que vous plaiderez avec talent en faveur de notre vision partagée de l'avenir. Monsieur le Consul général, vous représentez la communauté tunisienne de Nice et des Alpes-Maritimes, forte de ses 40.000 ressortissants, de ses 15.000 binationaux, de ses 1.200 étudiants, 1ère communauté étrangère de notre département. Monsieur le Consul général, vous qui êtes le doyen du corps consulaire de Nice et à ce titre riche d'expérience et de sagesse, permettez-moi de vous adresser mes compliments pour votre action dans notre ville et notre région. Permettez-moi aussi, Monsieur l'Ambassadeur, Monsieur le Consul général, de conclure mon propos par ces mots. La communauté tunisienne de France, et en particulier celle de Nice, est un exemple de ce que l'échange et le respect peuvent produire de meilleur dans les relations entre les peuples. Elle est autant attachée à son passé et à ses traditions que nous le sommes, et elle a compris que le meilleur moyen de les faire vivre ici, c'était non pas de les imposer mais de les partager. C'est cette démarche ouverte, responsable, où on ne renie rien de ce qu'on est mais où on accepte aussi ce qu'est l'Autre que je veux saluer ici, soutenir ici par cette année tunisienne à Nice, d'autant qu'elle est réciproque. Depuis 3 millénaires, d'une rive à l'autre de la Méditerranée, les hommes sages et industrieux n'ont cessé de se parler et de travailler. Ils ont créé ainsi la plus belle des traditions. C'est une grande joie pour moi, avec vous, de la perpétuer aujourd'hui, dans la conviction qu'ainsi, ensemble, nous assurons un meilleur avenir pour les fils et les filles de notre magnifique mer commune.
